PRÉSENCE VIVANTE DE LA CABALE II
LA CABALE CHRÉTIENNE
FEDERICO GONZALEZ - MIREIA VALLS

Medalla de Pico de la Mirandola, Conde de la Concordia
Médaille Pico della Mirandola, avec la légende (arrière):
Pulchritude-Amor-Voluptas

CHAPITRE III
LA TRADITION HERMÉTIQUE ET LA CABALE

Encore un peu au sujet du Comte de la Concordia.
En 1963, dans le cadre des célébrations pour les 500 ans de la naissance de Giovanni Pico, Eugenio Garin publiait un court opuscule synthétique –une conférence– parmi les nombreux travaux fondamentaux ayant été édités pour l’occasion.152

Garin y établit la difficulté d’aborder sa figure et son œuvre, sauf à le traiter de manière rhétorique ou en éludant sa personnalité extraordinaire quant à l’influence qu’il exerça sur ses contemporains et qui marca sa vie au travers des événements intellectuels et magiques survenus au cours de sa courte existence, un souffle qui aura duré à peine 31 ans, s’achevant par une mort qui consacrerait l’incarnation de la beauté, l’art et la philosophie de son époque, manifestée dès le berceau et à laquelle sa mère et sa famille donnaient une interprétation religieuse, et que l’Italie tout entière prenait de manière sacrée, sinon superstitieuse, vu la réputation du beau, riche, puissant et sage Comte de la Concordia.153

Sa préparation intellectuelle s’est avérée extraordinaire dès l’adolescence, et son génie, notoire et brillant dès ses débuts comme étudiant dans les cours de Mantoue, Bologne et Padoue, qui distillaient alors le meilleur de la culture de l’époque. Il y complétera sa formation, alors fondée sur Aristote et le thomisme officiel, y ajoutant l’intégralité de la pensée grecque, en particulier Platon et les néoplatoniciens, à partir de son entrée à l’Académie de Florence, ainsi que, tout spécialement, son intérêt pour la pensée juive et les autres langues orientales dont il lisait les textes, qu’il fera traduire et étudiera avec ferveur, comme il le fera aussi à Paris, en 1485, avant de revenir mourir à la cour des Médicis, où s’achèvera son itinéraire.

À propos de notre intérêt pour ce personnage, qui occupe dans ce livre une position centrale par sa propre nature, nous avouerons nous être efforcés en vain de laisser de côté le personnage fabuleux et d’étudier en revanche son œuvre consciencieusement,

faisant fi, en quelque sorte, de sa personnalité au profit de sa pensée. Un choix de revendication historique qui s’est avéré inutile et incorrect dès que nous avons recommencé à étudier l’œuvre de notre invité actuel, sous des aspects qui ne nous étaient pas très familiers154 et qui n’ont de sens, d’après ce que nous avons vu, qu’en rapport à ce qu’il y avait de plus important dans sa vie et son œuvre, synthétisé dans ses 900 Conclusions où, malgré l’apparent chaos des textes, énoncés sous différents angles et perspectives, l’on peut remarquer un certain ordre, un ordre secret, un pouvoir qui maintient les structures muables, comme les marées le font avec la mer.

Nous sommes donc revenus sur les 900 Conclusions155 et nous sommes arrêtés sur quelques unes d’entre elles en vertu d’un livre publié sur le sujet par un auteur juif, Chaïm Wirszubski, ce que n’avait fait jusqu’à présent aucun spécialiste de cette religion, et que nous avons déjà cité ici.156 Nous devons préciser cependant que cet ensemble bigarré ne nous satisfit pas en tant que sujet de ce chapitre, car, pour le traiter, il faudrait un livre entier, comme l’étude de Wirszubski.

En outre, nous nous sommes rendu compte que ces conclusions n’étaient pas totalement compréhensibles sans leur prologue, le Discours De la Dignité de l’Homme, qui les introduit et les définit. Et qui, nous l’avons compris, était la clef et l’essence de ce qu’a représenté Pico, non seulement pour la Cabale, mais aussi pour la pensée italienne de la Renaissance et la culture occidentale: un personnage véritablement fabuleux, malgré que l’histoire des cultures et des idées, qui nous a programmés nous aussi, et sa mesquinerie envers ce que l’on ne comprend pas, ait mis –et mette encore actuellement– des limites vulgaires, formelles et logiques, à tant de génie et de générosité.

Donc, le Discours représente non seulement toute la pensée de monsieur della Mirandola sur la Cabale, mais aussi sur l’hermétisme, la philosophie, la magie, la théurgie, la métaphysique, l’arithmosophie, etc., et permet en plus de percevoir et vérifier dans toutes ses investigations la concorde157 entre tous les arts et sciences auxquels il a eu accès, à commencer par les philosophies d’Aristote et de Platon. Cela a constitué l’apport original du Phénix de son temps, non seulement pour l’Italie, mais pour toute la pensée occidentale en ce moment de son édification: la première Renaissance, une époque aussi lumineuse que fatidique, puisque c’est en même temps le prologue de la modernité, sa dissociation et la perte de concepts et significations.

Nous disposons d’une excellente édition et traduction du Discours pour la Dignité de l’Homme publiée par Luis Martinez Gómez158 qui précise, dans son introduction:

Commençons par signaler que le titre donné plus tard au texte, De hominis dignitate, pourrait désorienter quant à l’intention de Pic. En réalité, tout d’abord, ce n’est pas la dignité, l’excellence de l’homme, qu’il tente de définir ou mesurer. Il cherche quelque chose de différent et de nouveau, pas l’élevé ou le digne, mais le «merveilleux», ce qu’il y a de surprenant et d’exclusif chez l’homme. Comme recours littéraire, l’allusion à deux dictons célèbres d’un écrivain arabe, Abdallah, et de l’oracle grec mythique, d’origine égyptienne, Mercure ou Hermès Trismégiste, vu par Pic, à l’instar du Moyen-âge et des hommes de l’époque, comme un personnage réel, la voix de la sagesse. «L’homme est, ô Asclépius, un grand miracle». Pic remarque que l’homme ne l’est pas par le niveau d’existence qui lui est échu, puisque des strates plus élevées le surpassent, comme les anges ou tout le monde «intellectuel» des intelligences séparées. Il n’est pas non plus mis en avant comme une particularité spéciale de l’homme sa condition de microcosme, ou «monde mineur», centre et résumé de la création, image consacrée par la tradition et réactualisée avec force et un nouvel éclairage par des auteurs proches de Pic, concrètement par le cardinal Cusain. Pic commence par une proposition originale: ce qu’il y a de vraiment merveilleux, unique et exclusif chez l’homme, capable de susciter l’envie, et pas seulement l’admiration, de tous les autres êtres, c’est la possibilité qui lui a été donnée de se faire lui-même à son gré. On ne lui assigne aucun visage particulier, aucun lieu, aucun office. Dieu le place au centre pour qu’il voit tout, lui instille les germes de tout, afin que, par sa volonté, il fasse sien ce qu’il a reçu en commun avec toutes les créatures; il ne peut pas être toutes à la fois, d’où son choix, sa liberté. L’homme artisan de son être.

Mais passons donc directement au texte de Pic, puisque ce que nous pourrions en dire se trouve dans le Discours lui-même, et pas de manière latente ou confuse, mais exprimé de vive voix et explicitement. Par ailleurs, le caractère autobiographique de ces pages souligne le témoignage, nous familiarise avec sa façon de penser et l’affirme: par conséquent, nous nous abstiendrons de faire de nombreux commentaires et citerons directement le texte, presque sur le mode anthologique, suivant le discours de l’auteur.159

À la fin, le suprême Artisan décida qu’à celui qui ne pouvait rien recevoir en propre serait commun tout ce qui avait été octroyé en propre à chacun. Il fit donc de l’homme une œuvre de forme indéfinie et, l’ayant placé au centre du monde, lui parla ainsi: «Nous ne t’avons donné ni une place déterminée, ni un aspect qui te soit propre, ni un office en particulier, ô Adam, afin que la place, l’aspect et les emplois que tu désirerais, tu les aies et les possèdes selon ta propre décision et ton choix. Pour les autres, une nature restreinte aux lois que nous leur avons prescrites. Toi, que nulle voie étroite ne soumet, tu la définiras selon ton libre arbitre, auquel je t’ai confié. Je t’ai placé au centre du monde, pour que tu regardes plus aisément autour de toi et que tu voies tout ce qu’il y a dans le monde. Nous ne t’avons fait ni céleste, ni terrestre, ni mortel, ni immortel, afin que toi-même, en tant que modeleur et sculpteur de toi-même, tu te forges à ton goût et à ton idée la forme que tu préféreras pour toi-même. Tu pourras dégénérer en une forme inférieure, avec les bêtes ; tu pourras t’élever jusqu’au divin, par ta propre décision». Ô générosité sans pareille de Dieu le Père, suprême et admirable félicité de l’homme! Il lui a été donné d’avoir ce qu’il désire, d’être ce qu’il veut. Les bêtes, dès leur naissance, apportent avec elles (comme dit Lucilius) du ventre de leur mère ce qu’elles posséderont. Les esprits supérieurs, dès le commencement, ou peu après, sont déjà ce qu’ils devront être pour des éternités sans fin. L’homme, à sa naissance, reçoit du Père toute sorte de semences, les germes de toute espèce de vie. Ce que chacun cultivera, cela fleurira et fructifiera en lui.

Une fois cela établi, la Théologie des Hébreux apparaît immédiatement comme méthode, et le saint Hénoch-Métatron, rien de moins, comme intermédiaire.

Non sans raison, Asclépios l’Athénien dit que l’homme, en raison de sa nature changeante et pouvant se transformer elle-même, était représenté dans les récits mystiques par Protée. D’où ces métamorphoses des Hébreux et pythagoriciens. Car la théologie la plus secrète des Hébreux, transforme tantôt le saint Hénoch en ange de la déité, appelé Medalla de Pico de la Mirandola, Conde de la Concordia, soit en diverses réalités divines.160

Et, en page 110 et 111:

Ainsi, nous aussi imitant sur terre la vie des Chérubins, nous purgerons notre âme, refrénant par la science morale l’impétuosité de nos passions, dissipant par la dialectique les ténèbres de la raison, repoussant ainsi les immondices de l’ignorance et des vices, de sorte que ni ne se déchaînent nos passions indociles, ni notre raison ne tombe inconsidérément dans les transes du délire. Que vienne alors la philosophie naturelle baigner de lumière notre âme bien remise et purifiée et, finalement, la mène à la perfection par la connaissance des choses divines. Et pour ne pas nous contenter des nôtres, consultons le patriarche Jacob, dont la figure brille au siège de la gloire. Il nous instruira, ce Père très sage, endormi ici-bas et vigilant là en-haut; et il le fera au moyen de l’allégorie (ainsi tout leur parvenait), nous disant qu’il existe une échelle s’appuyant sur la Terre qui se dresse jusqu’au faîte du Ciel, désignée par un grand nombre de degrés, avec le Seigneur assis là tout en haut, et les anges contemplateurs montant et descendant ses degrés alternativement.

Mais cela ne suffira pas, si nous voulons être les compagnons des anges qui parcourent l’échelle de Jacob, si au préalable nous ne sommes pas entraînés et instruits pour avancer comme il se doit de degré en degré, pour ne jamais nous écarter de l’échelle et pour réussir nos mouvement alternatifs sur elle. Et lorsque, par l’art du sermon ou du raisonnement, nous y serons parvenus, alors, animés par l’esprit des Chérubins, philosophant le long des degrés de l’échelle, c’est-à-dire de la nature, parcourant toutes les choses depuis le centre jusqu’au centre, ou bien nous descendrons, dissolvant avec une force titanesque l’Un dans le multiple, tel Osiris, ou bien nous monterons, rassemblant les membres d’Osiris, les rendant à l’Unité avec une force apollinienne, jusqu’à ce que, finalement, nous atteignions l’accomplissement, reposant avec une félicité théologique dans le sein du Père, qui est tout en haut de l’échelle.

Il poursuit son discours, où Hermès et Pythagore ont fait leur apparition:

Si doucement appelés, invités avec tant de bienveillance, volant de nos pieds ailés, tels des Mercures terrestres, vers les étreintes de la mère bienheureuse, nous jouirons de la paix désirée, paix très sainte de l’union indissoluble, de l’amitié unanime, où toutes les âmes non seulement concordent en une seule Pensée qui est au-dessus de toute pensée, mais d’une certaine manière ineffable, ne font plus qu’une avec elle. Telle est cette amitié dont les pythagoriciens disent qu’elle est le but de toute la philosophie. Telle est cette paix que cultive Dieu au plus haut, que les anges, descendant sur terre, ont annoncée aux hommes de bonne volonté, pour que, grâce à elle, ces mêmes hommes, montant vers le Ciel, deviennent des anges. Cette paix, souhaitons-la à nos amis, à notre temps, à toute maison où nous entrons; souhaitons-la à notre âme, de sorte que, grâce à elle, elle devienne la demeure de Dieu; qu’ayant éliminé, par la morale et la dialectique, tous ses immondices, qu’après s’être parée des diverses parties de la philosophie comme d’une robe de cour, et avoir couronné les linteaux des portes des guirlandes de la Théologie, descende le Roi de gloire qui, venant avec le Père, fera d’elle sa demeure. Si elle se montre digne d’un pareil hôte, dont la clémence est immense, parée d’un vêtement d’or comme d’une toge nuptiale, enveloppée de la multicolore variété des sciences, elle accueillera le bel hôte non plus comme un hôte, mais comme un époux, pour ne plus jamais s’en séparer elle voudra plutôt être arrachée à son peuple et à la maison paternelle, et plus encore, s’oubliant elle-même, elle souhaitera mourir pour ainsi vivre dans l’époux, dont la vue récompense la mort des saints, cette mort, si l’on peut l’appeler mort, plutôt plénitude de la vie, à la considération de laquelle les sages consacrent l’office de la philosophie.161

Mais la concordance ne touche pas seulement les juifs et les chrétiens, mais aussi les Grecs et le processus d’initiation, c’est-à-dire d’obtention de la Connaissance.

Mais ce ne sont pas seulement Moïse ou les mystères chrétiens; la théologie des Anciens nous montre aussi les avantages et la dignité des arts libéraux dont je discute. Que signifient d’autre, en effet, les degrés d’initiation observés dans les mystères des Grecs? Ces initiés qui, d’abord purifiés grâce aux arts que nous avons appelés expiatoires, à savoir la morale et la dialectique, pouvaient accéder aux mystères. Que pourrait-ce être d’autre que l’interprétation des secrets de la nature par la philosophie naturelle? Alors, ainsi préparés, venait cette εποπτεια, c’est-à-dire la contemplation des choses divines à la lumière de la Théologie. Qui ne désirerait être initié à de semblables mystères? Qui, dédaignant tout ce qui est humain, méprisant les biens de la fortune, négligeant le corps, ne souhaiterait, habitant encore cette terre, être le commensal des dieux et, enivré du nectar de l’éternité, bien qu’animal mortel, recevoir le don de l’immortalité? Qui ne voudrait être la proie de ces transports socratiques que décrit Platon dans le Phèdre et, actionnant ses pieds et ses ailes à vive allure, fuir ce monde, dominé tout entier par le malin, pour être emporté vers la Jérusalem céleste?

Et, s’exaltant:

Nous serons transportés, Pères, nous serons emportés par les fureurs socratiques, qui nous sortiront de nous-mêmes au point d’emmener notre pensée et nous-mêmes jusqu’à Dieu. Ainsi serons-nous emportés, si nous avons fait avant ce qui est en notre pouvoir. Si, effectivement, grâce à la morale, la force des appétits est conduite vers la mesure selon des actions correctes, de manière à en obtenir un concert harmonieux, sans dissonances perturbatrices; et si, grâce à la dialectique, la raison progresse vers l’ordre et la mesure; emportés par la fureur des Muses, nous emplirons nos oreilles d’harmonie céleste. Alors Bacchus, le coryphée des Muses, à nous, les philosophes, révélera dans ses mystères, c’est-à-dire dans les signes de la nature visible, les signes invisibles de Dieu, il nous enivrera de l’abondance de la maison de Dieu où, si comme Moïse nous sommes fidèles, fera son entrée la Théologie, qui nous enflammera d’une double fureur: d’une part hissés à ce très haut sommet, mesurant de là grâce à l’éternité indivisible ce qui est, ce qui sera et ce qui fut, et contemplant la Beauté Primordiale, nous serons ses amants ailés tels des bardes apolliniens, et, de l’autre, entraînés par l’amour ineffable comme par un plectre, devenus d’ardents Séraphins, hors de nous, emplis de Divinité, nous ne serons plus nous-mêmes, nous serons Celui qui nous a créés.162

Et, aux pages 120 à 122, ce témoignage sur un sujet aussi actuel aujourd’hui que lorsque Pic en parlait:

Mais tout ce qui est de philosopher (tel est le malheur de notre époque) conduit plus au mépris et aux injures qu’aux honneurs et à la gloire. Presque tous les esprits sont bien pénétrés de cette néfaste et monstrueuse conviction qu’il ne faut jamais philosopher, ou que peu le fassent, comme si, dans l’acte d’explorer jusqu’au bout et de se familiariser avec les causes des choses, les cours de la nature, le sens de l’univers, les desseins de Dieu, les mystères des cieux et de la Terre, il n’y avait d’autre intérêt que de gagner quelque faveur ou recevoir quelque bénéfice. L’on en est venu, hélas, à ne plus considérer comme sages que ceux qui s’adonnent au culte mercenaire de la sagesse, donnant ainsi le spectacle d’une chaste Minerve, hôte des mortels par la grâce des dieux, rejetée, huée, sifflée.

Comme on le voit, il parle des faux sages «spécialistes» et «philologues», des «pédants grammairiens» que détestait Bruno et pour lesquels Pic avait la même aversion que pour les astrologues, avec leur médiocrité vulgaire, propre aux faux philosophes:

Je m’accorderai, et ne rougirai point de me féliciter de n’avoir pas philosophé dans d’autre but que de philosopher, et de n’attendre ou rechercher de mes études et mes élucubrations d’autre récompense ou d’autre fruit que la culture de l’esprit et la connaissance de la vérité, toujours et ardemment désirée. Je l’ai toujours tellement désirée, elle m’a toujours tellement passionné que, délaissant tout soin d’affaires privées et publiques, je me suis livré tout entier au loisir de la contemplation, dont ni les médisances des envieux, ni les injures des ennemis de la sagesse n’ont pu jusqu’à présent ni ne pourront à l’avenir me détourner. C’est justement la philosophie qui m’a appris à dépendre de mes propres sentiments plutôt que des jugements des autres, et à moins me soucier des mauvaises langues que de ne rien dire ni faire de mal moi-même.

Et il remarque, comme en passant, une chose qu’il a déjà notée:163

Puisque toute la sagesse des Grecs provient des barbares, et la nôtre des Grecs.

Mais en aucun cas il n’exclut l’originalité dans la Tradition sapientielle; au contraire, il l’affirme:

Ainsi, le procédé constant des nôtres en philosophie a été de s’appuyer sur des découvertes étrangères et de cultiver les domaines d’autrui. À quoi bon s’occuper de philosophie naturelle avec les péripatéticiens si l’on ne tient pas compte de l’Académie des platoniques, dont les enseignements, en particulier sur les choses divines, ont toujours été considérés (témoin Augustin) comme la plus sainte de toutes les philosophies et, pour la première fois, que je sache (et sans offense), depuis des siècles, elle a été par moi publiquement présentée et débattue? Pourquoi avoir débattu des opinions d’autrui, sans exception, si, invités à ce banquet de sages, nous entrions sans payer notre écot, sans apporter rien de nôtre, aucun fruit de notre intelligence et notre travail? En vérité, les gens bien nés (comme dit Sénèque) ne circonscrivent pas le savoir en gloses, comme si les découvertes des grands hommes avaient coupé la route à notre intelligence, comme si s’était épuisée en nous la vigueur de la nature, sans force pour engendrer par elle-même quelque chose de nouveau qui, si ce n’est prouver la vérité, puisse au moins l’insinuer, même de loin. Car si le cultivateur de ses champs et de la femme le mari haïssent la stérilité, l’esprit divin accolé à l’âme inféconde la haïra tout autant, surtout s’il en attend une plus noble descendance.

Et donc:

Pour tout cela, non content d’avoir ajouté aux doctrines communes de nombreuses autres de la théologie antique de Mercure Trismégiste, des enseignements des Chaldéens et de Pythagore, des plus secrets mystères des Hébreux, nous avons aussi offert au débat une foule de choses que nous avons trouvées et méditées dans les domaines naturels et divins.

Observant également la présence scholastique et aristotélicienne:

Nous avons ajouté de nombreux passages où nous affirmons que les opinions de Scot et de Thomas, celles d’Averroès et d’Avicenne, tenues pour discordantes, concordent entre elles.

Et, revenant sur le sujet:

En second lieu, nous avons écrit ce que nous pensons de la philosophie, tant aristotélicienne que platonicienne, outre soixante-douze nouvelles thèses physiques et métaphysiques qui, si quelqu’un les soutient, pourront (si je ne m’abuse), ce que je vérifierai bientôt, résoudre n’importe quel problème sur les choses naturelles et divines, au moyen d’un raisonnement bien différent de celui que nous avons appris de la philosophie enseignée dans les écoles et cultivée par les docteurs de notre temps.

Il n’est pas si admirable, Pères, qu’à un âge tendre, à peine m’ait-il été donné de lire les commentaires des autres (comme le disent certains), je veuille apporter une nouvelle philosophie, pour qu’elle soit louée si elle est bien défendue, ou condamnée si elle est exécrable, et enfin, s’agissant de juger nos inventions et nos écrits, ne comptons pas tant les années de l’auteur que ses mérites et ses travaux.

Il passe ensuite au sujet compliqué de l’Arithmosophie, qui n’est autre que la science sacrée des nombres, dont traitera plus tard J. Reuchlin, son ami et disciple allemand.

Il existe en outre, a part celle que nous avons mentionnée, une nouvelle manière de philosopher au moyen des nombres; c’est une méthode ancienne, qui était pratiquée par les théologiens primitifs, principalement par Pythagore, par Aglaophème, Philolao, Platon et les premiers platoniciens, mais à notre époque, comme bien des choses éclairées, l’incurie des successeurs l’a si bien fait tomber en désuétude qu’on en trouve à peine quelques vestiges. Platon écrit, dans l’Epinomis, que de tous les arts libéraux et les sciences spéculatives, la principale et la plus divine est la science des nombres. Si l’on se demande pourquoi l’homme est un animal si extrêmement savant, l’on répond: parce qu’il sait compter. Aristote reprend cette affirmation dans les Problèmes. Aboumassar écrit qu’Avenzoar de Babylone disait que celui qui sait compter sait tout. Ce qui ne peut être vrai en aucune façon si par art de compter nous entendons cet art dans lequel, surtout, nos marchands sont si experts, ce qui est corroboré par Platon lorsqu’il nous dit avec emphase de ne pas prendre cette divine arithmétique pour l’arithmétique mercantile. Je crois donc, après bien des méditations, être parvenu à explorer cette arithmétique si élevée, et, décidé à me lancer dans cette aventureuse entreprise, j’ai promis de répondre publiquement, en utilisant les nombres, à soixante-quatorze questions parmi les plus importantes de la science physique et la science divine.

Et il aborde ensuite la magie:

Nous avons également introduit des propositions magiques, où nous précisons qu’il y a deux sortes de magie: une qui est tout entière l’œuvre et le pouvoir des démons, chose, par Jupiter, exécrée et horrible; l’autre qui, si on l’examine de près, n’est autre qu’une parfaite philosophie naturelle. Lorsque les Grecs les mentionnent l’une et l’autre, ils ne donnent jamais le nom de magie à la première, qu’ils appellent γοητειαν, sorcellerie, mais la seconde ils l’appellent de ce nom propre de μαγειαν, comme la parfaite et suprême sagesse. Car, selon Porphyre, mage signifie en langue perse celui qui parmi nous interprète et affectionne les choses divines. Je dirai, Pères, que la disparité et la différence entre ces deux arts est grande, et même extrême. La première est condamnée et exécrée non seulement par la religion chrétienne, mais également par toutes les lois, par toute république bien faite. La seconde, tous les sages l’approuvent et l’embrassent, tous les peuples soucieux des choses célestes et divines. L’une est la plus trompeuse de toutes les pratiques, l’autre est la plus haute et sainte philosophie. L’une est nulle et vaine, l’autre est ferme, fidèle et solide. Ceux qui s’adonnent à la première l’ont toujours fait en cachette, car elle cause toujours l’ignominie et le déshonneur de son auteur; de l’autre est venue, dans l’Antiquité et presque toujours, la lumière et la gloire du savoir; de la première l’homme porté sur la philosophie ne s’est jamais occupé, pas plus que celui désirant s’initier aux arts nobles; pour apprendre la seconde naviguèrent Pythagore, Empédocle, Démocrite et Platon, ils l’ont enseignée à leur retour et la considéraient comme le plus précieux des secrets. Celle-là, comme elle n’est pas démontrée par des arguments valables, n’a pas non plus de patrons sûrs; celle-ci, rendue honorable par ceux que nous pourrions appeler ses illustres géniteurs, a deux principaux chefs de file: Zalmoxis, suivi par Abbaris l’Hyperboréen, et Zoroastre, non pas celui auquel vous pensez peut-être, mais le fils d’Oromase. Si nous demandons à Platon quel genre de magie est le leur, il nous répondra dans l’Alcibiade que la magie de Zoroastre n’est autre que la science des choses divines, que les rois de Perse enseignaient à leurs fils afin que, avec l’exemple de la république du monde physique, ils apprennent à gouverner leur propre république. Il répondra, dans le Charmide, que la magie de Zalmoxis est la médecine de l’âme, c’est-à-dire qu’elle donne à l’âme son équilibre comme l’autre donne au corps la santé. Sur leurs traces ont marché Charondas, Damigéron, Apollonius, Hostanès et Dardanus.

Et il note avec sagesse que:

Suivis par Homère qui, comme nous le démontrerons un jour dans notre Théologie Poétique, sous le couvert des voyages de son Ulysse a dissimulé, comme les autres, cette sapience-là.

Et il poursuit, précisant maintenant la fonction théurgique:

Parmi les plus récents qui ont suivi cette piste à la trace, j’en trouve trois, l’Arabe Al-Kindî, Roger Bacon et Guillaume de Paris. Plotin aussi l’évoque lorsqu’il démontre que le mage est le serviteur et non l’artisan de la nature: cette sorte de magie, il l’approuve et la confirme, en homme très sage et détestant tellement l’autre que, un jour qu’il était invité à prendre part aux mystères des mauvais démons, il déclara qu’il serait plus juste que ceux-ci viennent à lui plutôt que d’aller lui à eux, et avec raison. Car de même que la première assujettit l’homme et le rend esclave des puissances mauvaises, la seconde, au contraire, le rend souverain et maître de celles-ci. Enfin, la première ne peut s’arroger le nom d’art ni de science; la seconde, plongée dans les mystères suprêmes, embrasse la contemplation la plus profonde des choses les plus secrètes et, en somme, la connaissance de la nature tout entière. Celle-ci, navigant à travers les forces éparpillées et disséminées dans le monde par la grâce de Dieu, comme les tirant de leurs cachettes vers la lumière, plus que de faire des miracles, elle sert diligemment la nature qui les fait; en scrutant l’harmonie de l’univers, si bien nommée par les Grecs συμπαθειαν, et avec une connaissance perspicace et mutuelle des différentes natures, jouant avec art de leurs dispositions, généralement appelées les ιυγγεζ, sortilèges des mages, met au jour les miracles cachés dans les recoins du monde, au sein de la nature, dans les remises et arcanes de Dieu, comme si elle en était l’Artisan; et comme le laboureur marie les ormes aux vignes, le mage marie le Ciel à la Terre, c’est-à-dire l’inférieur aux dons et vertus du supérieur. De sorte qu’il s’avère que tout ce que la première a de fantaisiste et nocive, l’autre l’a de divine et salutaire. C’est principalement parce que la première, rendant l’homme esclave des ennemis de Dieu, le détourne de Dieu; la seconde éveille l’admiration de l’œuvre de Dieu, dont le résultat certain est la charité, la foi et l’espérance. Car rien ne contribue davantage à la religion et à l’adoration de Dieu que la contemplation assidue de ses merveilles; car lorsque nous les aurons explorées à l’aide de cette magie naturelle dont nous parlons, plus ardemment incités à l’amour de l’Artisan, nous nous verrons poussés à chanter: «Pleins sont les cieux, pleine est toute la terre de la majesté de ta gloire». Et en voilà assez sur la magie, dont nous avons dit tout cela parce que je sais que nombreux sont ceux qui, comme les chiens qui aboient toujours après les inconnus, souvent condamnent et détestent ce qu’ils ne connaissent point.

Il passe ensuite à la pensée de l’Aréopagite pour introduire Moïse et la pensée cabalistique:

Cela est corroboré surtout par Denys l’Aréopagite, qui dit que les mystères les plus secrets furent transmis par les fondateurs de notre religion εκ νου ειζ νουν δια μμεσον λογον, d’esprit à esprit, sans écriture, par l’intermédiaire de la parole. C’est exactement de la même manière, sur ordre de Dieu, que serait révélée l’authentique interprétation de la loi livrée à Moïse par grâce divine; on l’a appelée Cabale, ce qui, pour les Hébreux, veut dire la même chose que, pour nous, le mot réception. Justement pour cela, parce que cette doctrine ne devait pas être transmise par des documents écrits, mais passant de l’un à l’autre, comme par quelque droit héréditaire, par le biais d’une suite régulière de révélations successives.

Mais, une fois les Hébreux libérés de leur captivité en Babylone par Cyrus, et le Temple restauré sous Zorobabel, ils s’appliquèrent à rétablir la loi; Esdras, alors à la tête de l’assemblée, une fois le livre de Moïse corrigé et comprenant clairement que, en raison des exils, des massacres, des fuites, de la captivité du peuple d’Israël, il n’était plus possible de conserver la coutume établie par les anciens de transmettre la doctrine de mains en mains, et que viendrait le temps où seraient perdus les secrets de la céleste doctrine confiée à lui par ordre divin, dont le souvenir ne pourrait durer longtemps sans les gloses, décida que, réunissant les sages encore présents, ils mettent en commun ce que conservaient leurs mémoires des secrets de la loi, et que, assistés par des clercs, cela soit rédigé en soixante-dix volumes (selon le nombre habituel des sages du Sanhedrin). Je ne vous demande pas de me croire moi seul, Pères. Écoutez Esdras lui-même, qui parle ainsi: «Au bout de quarante jours, le Très-Haut parla et dit: Ce que tu as écrit d’abord rends-le public, pour que le lisent les dignes et les indignes, mais les soixante-dix derniers livres tu les conserveras pour les remettre aux sages de ton peuple. Car c’est en eux que se trouvent la veine de l’intelligence, la source de la sagesse et le fleuve de la science. Et ainsi je l’ai fait.» Ainsi a parlé Esdras, mot pour mot. Ce sont là les livres de la science de la Cabale. Esdras disait à haute voix que dans les livres se trouvaient la veine de l’intelligence, c’est-à-dire l’ineffable Théologie de la Déité super-essentielle, la source de la sagesse, c’est-à-dire la rigoureuse Métaphysique des formes intelligibles et angéliques, et le fleuve de la science, c’est-à-dire la très solide Philosophie des choses naturelles.

Et, sachant que le lecteur nous lit avec patience, malgré la longueur des citations, étant donnée la valeur autobiographique de ce témoignage du Phénix de la Renaissance:

Ces livres, Sixte IV, Souverain Pontife, prédécesseur immédiat d’Innocent VIII qui règne heureusement, ordonna avec beaucoup de soin et d’empressement, qu’ils soient publiés en langue latine dans l’intérêt public de notre foi. Et lorsqu’il mourut, trois d’entre eux étaient déjà à la disposition des latins. Ces livres sont considérés avec tant de respect par les Hébreux que nul n’est autorisé à les toucher avant l’âge de quarante ans. Me les étant procurés, à grands frais, et les ayant lus avec la plus grande diligence, sans relâcher mes efforts, j’y ai découvert (Dieu m’est témoin), non pas tant la religion de Moïse que celle du Christ. Ici le mystère de la Trinité, là, l’Incarnation du Verbe, et là la divinité du Messie; sur le péché originel, sur son expiation par le Christ, sur la Jérusalem céleste, sur la chute des démons, sur les chœurs des anges, sur le Purgatoire et sur les peines de l’enfer, j’y ai lu les mêmes choses que celles que nous lisons chaque jour dans Paul et Denys, dans Jérôme et Augustin. Mais en ce qui concerne la Philosophie, vous entendrez ni plus ni moins que Pythagore et Platon, dont les doctrines sont si proches de la foi chrétienne, que notre Augustin ne se lassait pas de rendre grâces à Dieu de lui avoir mis entre les mains les livres des platoniciens. Pour conclure, il n’y a guère de sujet de controverse entre nous et les Hébreux dont l’argument ne puisse être retourné pour les convaincre sur la base de ces livres des cabalistes, de manière à ne leur laisser aucun recoin où se réfugier. Je m’appuie sur ce point sur le témoignage fondamental d’Antonio Cronico, homme de grande érudition, qui, alors que je me trouvais chez lui au cours d’un banquet, entendit de ses propres oreilles l’hébreu Dattilo, très versé dans cette science, finir par se rendre pieds et mains liés à la doctrine chrétienne de la Trinité.

Et, récapitulant:

Mais, pour en revenir au résumé des principaux chapitres de mon Discours, nous avons donné notre propre interprétation des hymnes d’Orphée et de Zoroastre. Chez les Grecs, Orphée est lu presque en entier; Zoroastre y est mutilé, mais plus complet chez les Chaldéens. Je les considère tous deux comme les pères et les fondateurs de la sagesse antique.

Puis, naturel et décontracté:

… Jamblique de Chalcis écrit que la théologie orphique était le modèle de Pythagore et que c’est d’après elle qu’il façonna et constitua sa philosophie, et que si les paroles de Pythagore sont tenues pour sacrées, c’est parce qu’elles dérivent des traditions orphiques; de là vient la doctrine occulte des nombres; et tout ce que de grave et de sublime eut la philosophie grecque; de là ils en ont découlé, comme de leur source première. Mais, selon les anciens théologiens, Orphée a aussi mêlé aux secrets de ses doctrines de nombreux ornements fantaisistes et les a dissimulés sous un voile poétique, afin qu’en lisant ses hymnes l’on croit qu’ils ne contiennent que des historiettes fabuleuses et de simples bagatelles. J’ai voulu que cela soit dit pour que l’on sache combien de travail, combien de difficultés a représenté ôter l’enveloppe des énigmes, extraire des cachettes des fables, le sens occulte d’une philosophie arcane, et surtout, pour une tâche si grave, si secrète et si inexplorée, sans l’aide du travail ni de l’attention d’autres interprètes.

Pour achever comme il se doit par une grande finale:

Et plus encore (je le dirai, bien que ce ne soit ni modeste ni selon mon style) j’affirmerai cependant, puisque les malveillants m’y forcent, le but de cette réunion était de démontrer, non que je sais bien des choses, mais que je sais bien des choses que beaucoup ne savent pas.

Bien digne de cet audacieux personnage qui voulut changer le cours de l’Église, qui courait déjà droit à la Réforme (et à la Contre-réforme qui suivra), aux guerres de religion et à l’Inquisition qui s’opposaient aux principes de la Paix atteinte par la Concorde de notre comte, fondée sur l’Immense Dignité de l’Homme, sa liberté, à l’origine de tous les droits –et devoirs– de l’être humain.

Mourra-t-il assassiné?



NOTAS
152 Parmi ceux que nous voulons mentionner: Eugenio Garin, outre ce colloque intitulé Giovanni Pico della Mirandola, Conferencia procunciada en Mirandola, Parme, 1963, voir son étude dans L’Opera e il Pensiero di Giovanni Pico della Mirandola nella Storia Dell’Umanesimo, 2 tomes, intitulée La interpretazione del pensiero de Giovanni Pico, tome I, p. 3, Instituto Nazionale di studi sul Rinascimento, Florence, 1965. Voir également: Leonardo e Pico, Analogie, contatti, confronti, publié récemment, par Fabio Frosini, Olschki Editore, 2005. Publié à l’occasion des 500 ans de la disparition de Pic: Giovanni Pico della Mirandola, par Gian Carlo Garfagnini, 2 tomes, Olschki Editore, Florence, 1997.
153 Comment n’aurait-il pas été un objet d’envie!
154 Voir Jean Pic de la Mirandole, Œuvres Philosophiques, Presses Universitaires de France, Paris, 1993, qui comprend également l’édition de l’Heptaplus, Pic de la Mirandole, Commentaire sur une chanson d’amour de Jérôme Benivieni. Traduction et présentation de Patricia Mari-Fabre, Éditions de la Maisnie, Guy Trédaniel Éditeur, Paris, 1991.
155 Jean Pic de la Mirandole, Neuf cents conclusions philosophiques, cabalistiques et théologiques. Traduction du latin et présentation par Bertrand Schefer, Éditions Allia, Paris, 2002.
156 Voir note 39, chapitre I, «Le Sujet», où se trouve la première mention.
157 Faisant honneur à son titre nobiliaire, ce qui lui avait sûrement traversé l’esprit en vertu de la syntaxe théurgique.
158 Pico de la Mirandola, De la Dignidad del Hombre. Editora Nacional, Madrid, 1984, p. 40. Suivi de la Lettre à Hermolao Barbaro, ami et patricien vénitien, et Del Ente y el Uno, son autre œuvre importante, avec l’Heptaplus.
159 Il existe peu d’œuvres autobiographiques en matière de Cabale, ou simplement de mystique judéo-chrétienne, ce qui en augmente encore la valeur essentielle. Voir Jewish Mystical Autobiographies, Book of Visions and Book of Secrets. Traduction et introduction par Morris M. Faierstein, préface de M. Idel, Paulist Press, New Jersey, 1999.
160 De la Dignidad del Hombre, op. cit., p. 105-106.
161 Ibid., p. 113-114.
162 Ibid., p. 115-116.
163 Ibid., p. 128 et suiv.