PRÉSENCE VIVANTE DE LA CABALE
FEDERICO GONZALEZ - MIREIA VALLS

GLOSSAIRE

Abba.
Père. Dans la cabale lourianique, désigne le deuxième partsouf principal du «monde de la restauration ou de la rectification», en correspondance avec Hokhmah, la seconde sefira (appelée Père supérieur dans le Zohar).

Adam.
Homme. Ce mot implique le masculin et le féminin, créés entièrement par la Sagesse supérieure et sainte (Zohar). C’est le «fils sage» puisqu’il dépend de ce qu’il y a de «plus proche», c’est-à-dire le monde d’ Atsilouth (Tiquné ha Zohar), et le «fils bête», puisqu’il dépend de la Création.

Adam Kadmon.
L’Être Universel qui s’exprime dans tous les mondes, denses et subtils, formels et informels, manifestés et non manifestés.

Adonaï.
Seigneur. Quatrième des dix noms divins, il correspond à celui «qui décrète et fait subsister» (Azriel).

agadah, haggadah.
Vient de aged, «narrer, expliquer»; partie du Talmud qui réunit les relations historiques, les paraboles, les sentences, les anecdotes édifiantes et les homélies contenant un enseignement ésotérique. Également le contenu du rituel du banquet de la veille de Pâques (Pessah) et le livre où il est recueilli.

Ahabah.
Amour. Est en équivalence numérique avec le mot Ehad (Un). Des brillances et des certitudes déterminées de l’énergie nommée Binah produisent de l’Amour.

Aleph.
Lettre mère qui correspond au premier principe (Keter) et à l’élément Air. Elle préside la colonne centrale de l’Arbre.

amoraïm.
«Ceux qui expliquent» l’enseignement oral de la Mishna; constitués en académies (Palestine et Babylone, IIIe à VIe siècle), ils élargirent leur codification première et ajoutèrent les commentaires (Guemarah), donnant lieu au Talmud.

Ani.
Moi. L’unité essentielle de toutes les facettes de l’âme. «Pas tant l’unité individuelle que cette unité cosmique divine d’où jaillit l’unité individuelle» (Müller).

Arik Anpin.
Identique au terme grec Macroprosope, il signifie «Grand Visage» et correspond au monde d’Atsilouth, la Création incréée ou l’Ontologie. La face occulte, inimaginable, du supracosmique. L’ «ancien des anciens» (Zohar).

Asiyah, Olam ha.
Le Monde (ou Plan) de la Concrétion Matérielle ou Sensible. L’on y trouve la dixième sefira, Malkhout (le Règne).

Atsilouth, Olam ha.
Le Monde (ou Plan) des Émanations. Constitue la triade formée par les trois premières sefirot: Keter, Hokhmah et Binah.

Ayn. Néant.
Ce qui ne peut être décrit qu’en termes négatifs. Souvent appliqué à Eyn Sof, ou par extension à Keter, la Couronne, placée sur sa tête.

Ba’al Shem.
Possesseur du Nom. Titre donné à partir du Moyen Âge à qui possédait la connaissance des Noms divins et savait comment opérer des miracles par le pouvoir de ces Noms. A été adopté par le fondateur du hassidisme moderne, Israël ben Eliezer (XVIIIe siècle).

Bahir.
Clarté (Job 37, 21). Donne son nom au Sefer ha Bahir (Provence, XIIe siècle).

barak.
Éclair. Chemin en zigzag sur le diagramme de l’Arbre séfirotique, tracé par le parcours suivant les numérations successives, de 1 à 10.

behibanoto.
Signifie «sa construction». D’après le Zohar, indique que le temple (de Salomon) s’est construit lui-même.

Beith-El.
Maison de Dieu. Nom donné par Jacob à l’endroit où il eut le songe de l’échelle qui unit le Ciel et la Terre et qui s’appelait auparavant Luz (Gen. 28, 19 ; 35, 6 ; 48, 3).

beli mah.
Ineffables, ou mystérieuses. Appliqué caractéristiquement aux sefirot dans le Sefer Yetsirah.

Beit.
Deuxième lettre de l’alphabet. Dans les textes de la Merkaba, de même que pour le Sefer ha Bahir, le Cosmos ne naît pas à la lettre aleph, la première, mais à beit et au mot Béréchit, qui commence la Torah.

Béréchit.
Premier mot de la Genèse («Au commencement»). C’est aussi le nom du premier livre de la Torah et de sa première parashat, ou subdivision.

Beriah, Olam ha.
Monde ou Plan de la Création. Formé par la triade des sefirot Hessed, Guevourah et Tiferet (quatrième, cinquième et sixième), inversée par rapport à celle d’Atsilouth.

Binah.
Intelligence. La troisième numération de l’Arbre séfirotique. Les sages disent que c’est seulement par son intermédiaire que l’homme atteint la Sagesse (Nahmanide). Élément d’union qui conjugue la triade primordiale, c’est-à-dire qui réalise l’union entre Keter et Hokhmah.

bnei aliyah.
Ceux des tsaddiqim qui voient continuellement la Présence Divine et apprennent la Torah directement de Lui (H. Vital).

chamir.
Insecte qui dégrossit les pierres et qui a taillé celles du temple de Salomon sans que l’on entende le moindre bruit (Zohar).

Chekhinah.
Présence divine. Son immanence permanente. Voir Malkhout. Accompagne l’homme dans les périodes où il est séparé de son épouse afin qu’il demeure mâle et femelle (Cordovero). S’unit à Tiferet à travers les âmes des justes et est appelée depuis le monde inférieur par l’acte sacrificiel. (Elijah de Vidas).

chlema.
Complète (dans «une pierre complète de la carrière»). Mot écrit de manière imparfaite (Zohar), ce qui permet de lire chlomo (Salomon).

Chin.
Lettre mère qui correspond au second principe, Hokhmah (Sagesse), et à l’élément Feu.

çikhlit.
De la triple forme que le Créateur a donnée au microcosme individuel, c’est la «forme pensante»; les deux autres sont la forme parlante (médabéret) et la forme végétative (tsoméhét). (Zohar).

Da’at, Daath.
Connaissance. Tous les émanés, qui dépendent de Keter, sont résumés en Da’at (Cordovero). Cette non-sefira est l’intermédiaire de l’union entre Hokhmah et Binah (id.).

debecut, debequt.
De dabac, adhérer. Connexion, voire même communion avec la divinité lorsque s’unissent la connaissance, le connaisseur et le connu.

Din.
Justice, Jugement. Autre nom de la cinquième sefira ou numération de l’Arbre de Vie (Guevourah, Rigueur).

‘Ehad.
Qualité d’être Un. Unité.

‘EHYH.
Premier des dix noms divins et des quatre qui les comprend. Correspond à «il avait en lui le monde» (Azriel). Révélé à Moïse devant le Buisson Ardent.

‘El.
Septième des dix noms divins (correspond à «qui rétribue») et l’un des trois qui ont toutes les perfections (Il est Dieu). (Azriel).

‘El Elyon.
Le Très-Haut. Dixième des dix noms divins, correspond à «béni soit Celui qui vit et subsiste à jamais» (Azriel).

‘Elohim.
Pluriel de Eloha (Dieu). Huitième des dix noms divins (correspond à «béni soit-Il»), quatrième des quatre qui les intègrent et l’un des trois qui ont reçu toutes les perfections (Il est celui qui donne les formes). (Azriel). Palais construit par le déploiement du point principiel dans la réclusion du principe, à sa gloire et sa louange (Zohar).

Elohiste.
Le document Elohiste. Représente l’une des quatre écoles de la sagesse israélienne rassemblées dans le texte biblique des cinq livres du Pentateuque. Considéré comme ayant été écrit au royaume du nord au VIIIe siècle avant J.-C. et fusionné avec le document Yahaviste à l’époque de Josias (VIIe siècle avant J.-C.).

‘Elohey Israël.
Neuvième des dix noms divins, correspond à «béni soit Son Nom» (Azriel).

En Sof, Eyn Sof.
Sans fin, sans limite. L’Infini. Ne possède aucune détermination, qu’elle soit appelée nombre, être, affirmation, verbe ou lumière, et encore moins sexe. Bien qu’il y ait une indissoluble identité entre En Sof et Keter, l’intuition intellectuelle les perçoit de façons différentes: le premier fait référence à la Possibilité Universelle. Pour Cordovero, la «cause» de Keter.

galgalim.
Sphères (qui tournent). Roues.

Géhenne.
Forme grecque de Gehinnom. Lieu de châtiment post-mortem, ou de purification de l’âme par le feu (Moïse de Léon).

Gever.
Homme (pendant que la force de son intellect gouverne son imagination). (Aboulafia). Signifie également coq.

gilgul, guilgul.
Transmigration des âmes. Roue des incarnations. Être le gilgul de quelqu’un signifie avoir reçu un aspect de son âme.

golem.
Entité spirituelle, corps invisible généré par les ésotéristes dans le but de perpétuer leur sagesse dans le monde.

Guedulah.
Grandeur ou Magnificence. Autre nom de la quatrième numération (Hessed, Grâce) d’après le Bahir (I Cro. 29, 11).

Guemarah.
Commentaire de la Mishnah, qui constitue avec elle le Talmud. Provient de l’araméen gemar (ce que l’on apprend de la tradition).

guématrie.
Forme du Tserouf qui interprète et met en rapport les mots du texte sacré suivant les valeurs numériques des lettres qui les constituent.

Guevourah.
Rigueur (également Pouvoir et Force). La cinquième numération de l’Arbre séfirotique. On lui donne le nom de Puissance et de force pour l’énergie du jugement et pour son ardeur… bien qu’elle soit à la fois jugement et lieu de jugement, elle éveille toujours l’amour envers la Femelle (Moïse de Léon).

ha-Shem.
Le Nom. Le Tétragramme. Symbole de la structure du fondement de l’être, des dix sefirot émanant de l’Infini (Mopsik). Lorsque l’homme répare tous les canaux, c’est comme s’il faisait lui-même le Nom, même s’il peut également les abîmer et interrompre leurs influx (Gikatilla).

halakha, halakah.
«Procéder», réglementation de la vie pratique, énoncé des règles civiles, pénales et religieuses. L’enseignement à proprement parler exotérique du Talmud. Par extension, tradition légale.

hassid.
Pieux, au sens d’adhérer totalement au sacré.

hassidisme.
1. Les hassidim allemands ou ashkénazes [de Ashkenaz (Allemagne)] : Rhénanie, XIIe à XIIIe siècle. Ont pour origine les activités de la famille Kalonymos, émigrée d’Italie, dépositaire de la tradition de la Merkaba et des Noms divins; fuyant les persécutions, ils ont transmis leurs enseignements aux cabalistes d’Espagne. 2. Mouvement d’importantes connotations religieuses et populaires fortement enraciné dans les pays d’Europe de l’Est (Pologne et Ukraine) au milieu du XVIIIe siècle, possédant des aspects aussi bien ésotériques (la cabale) que caractéristiques de l’exotérisme, dépendant principalement des chefs des congrégations de hassidim.

hekhalot.
Temples ou palais célestes. Les textes de la Merkaba en traitent tout particulièrement.

Hessed.
Grâce, Miséricorde. Quatrième numération de l’Arbre séfirotique, avec laquelle la manifestation commence.

Hitbodedut.
Auto-isolement, concentration (Hayyim Vital).

Hod.
Gloire. Huitième sefira. Également appelée Majesté (Azriel).

Hokhmah.
Sagesse. La deuxième sefira de l’Arbre de Vie. C’est en elle que s’esquisse la Création (Bahir). Par elle, par le discernement (Binah) et par la Connaissance (Daath), le Saint, béni soit-Il, a fondé le monde (Zohar); celui-ci se maintient grâce au sacrifice (Zohar, Béréchit).

Ibbur.
Imprégnation. Différent de la transmigration (gilgul) en ceci qu’il s’agit de l’entrée temporaire d’une âme supplémentaire dans une autre, à des fins déterminées.

Idrot.
Textes du Zohar intitulés Idra Rabba (Grande Assemblée) et Idra Zuta (Petite Assemblée); font référence au contenu du Sifra di-Tzeniuta.

‘is.
L’homme, ainsi désigné pour Adam, androgyne par l’âme (Gikatilla).

‘isah.
La femme, appelée ainsi pour Adam, ayant été prise d’un des côtés de l’androgyne, et son âme créée avec l’âme de celui-ci. (Gikatilla).

Imma.
Mère. Troisième partsouf principal de la cabbale lourianique, correspondant à Binah (Intelligence) et au premier He du Tétragramme.

Iyyun.
Contemplation. Nom d’un cercle d’initiés qui a produit des textes pseudépigraphiques et ayant influencé les cabbales de Provence et d’Espagne.

Kabbalah, qabbalah.
Tradition (réception). L’ésotérisme juif. Le mystère de la sagesse intérieure, qui vient de Moïse sur le Mont Sinaï (Moïse de Léon). Ha-qabbalah ha-penimit: la Tradition intime (Nahmanide).

kavanah, kawanah.
Intention du cœur, concentration spirituelle.

kehunah.
Sacerdoce. Don spirituel d’Adam.

Keter.
Couronne. L’Unité et la première numération de l’Arbre séfirotique. La première émanation. L’Être universel ou le point originel au-dessus duquel se trouve l’Infini (En Sof). Bien qu’il y ait identité indissoluble entre En Sof et Keter, l’intuition intellectuelle les perçoit de manières différentes: la Couronne se réfère seulement à l’un des mondes ou des humanités indéfinies, et l’Infini à la Possibilité Universelle.

Keter Malkhout.
Couronne royale. Don spirituel de Caïn en tant que fils premier-né d’Adam; les deux autres sont le sacerdoce (kehunah) et les droits de naissance (bekhora). (H. Vital).

kiddush.
Sanctification. La bénédiction du vin avant les repas de fêtes, et en particulier celle qui marque le commencement du Shabbat la veille au coucher du soleil; désigne également la coupe utilisée à cette occasion et à laquelle tous boiront ensuite.

koah ‘asilut.
La puissance émanatrice que toutes les créations de l’univers reçoivent de la part du Nom. (Gikatilla).

lev.
Cœur. Formé par les lettres Lamed+Beit (30-2). Lorsqu’il est dit que le sage est celui qui «acquiert le cœur», il est fait référence aux sentiers de la sagesse. (Nahmanide).

luz.
«Amande» et «amandier». 1. Selon certains Midrachim, c’est une particule indestructible à la base de la colonne vertébrale de l’être humain, liée à la résurrection. 2. Nom original du lieu (une cité) où Jacob fit le rêve de l’échelle et qu’il appela Beith-El pour cette raison.

Macroprosope et Microprosope.
Voir Arik Anpin et Zeir Anpin.

Maggid, Maguid.
1. Ange, ou voix d’un ange, ou personnification de ce qui est étudié (Joseph Karo). 2. Prédicateur souvent errant, et parfois une autorité hassidique.

mahashabah.
Pensée. Tête des qualités divines (Isaac l’Aveugle).

Malkhout, Malkut.
Règne. Dixième sefira de l’Arbre de Vie et réceptacle de toutes les autres, correspond à l’élément Terre. Appelée l’épouse du Roi (Keter, la Couronne), et aussi la Reine ou la Fiancée –parfois sa fille. C’est en elle que loge la Shekhinah, l’immanence divine, avec laquelle on l’identifie. La Mère inférieure (Cordovero).

ma’maroth.
Paroles. Les dix paroles avec lesquelles le monde a été créé, qui avec les 22 lettres constituent les trente-deux sentiers. (Nahmanide).

Mem.
Lettre mère qui correspond au troisième principe, Binah, et à l’élément Eau.

Merkaba.
Char, carrosse céleste. Les textes dits de la Merkaba comprennent la littérature des Hekhalot (Palais) et les visions d’Ezéchiel.

Metatron.
Le héraut divin, analogue à Énoch et Élias ainsi qu’à Hermès, dont les offices permettent les épousailles de la Shekhinah (Malkhout) et de Keter. C’est le lien direct entre la Déité Pure et l’être humain, avec des fonctions de guide, de protecteur, d’émissaire et de révélateur des plus hauts secrets aux initiés, avec certains desquels il s’identifie complètement. Correspond à Tiferet, la sefira numéro six.

Mi.
Qui? Question fondamentale du cabaliste et l’un des noms divins.

Midrach.
Exégèse, interprétation. Les textes qu’il a produits sont principalement constitués par des commentaires haggadiques ou halakhiques de certains livres de la Bible hébraïque. D’autres Midrachim réunissent des homélies sur un même thème. La recollection et l’édition des textes provenant de la tradition orale étaient florissantes en Palestine entre les IIe et IVe siècles; les derniers sont du XIIe siècle, des anthologies en ayant été publiées par la suite.

midda, middah.
Mesure (qualitative). pl. middoth.

minha, minkha.
Prière ou ensemble de prières de l’après-midi. Pendant le Shabbat, troisième et dernière partie des célébrations, qui a lieu durant l’après-midi de ce jour; la prière s’y achève en s’adressant, au pluriel, aux deux aspects, féminin et masculin, de la divinité (le matin, on s’est adressé, au singulier, à l’aspect masculin, et la veille au soir au féminin).

Mishna.
De l’hébreu shanah, «répéter», se réfère à l’enseignement transmis oralement, bien que sous les tannaïm il ait pris le sens d’ «apprendre». L’on en doit la première codification à Judah ha-Nasi, au début du IIIe siècle; recueillie dans le Talmud où elle est augmentée d’autres sources, elle réunit sous forme d’énoncés concis les lois bibliques, les amendements et les décrets rabbiniques (taqanoth et gezeroth), ainsi que les usages consacrés (minhagim).

mitzboth, mitzvot.
Commandements, et aussi préceptes ou ordonnances. La Torah en contient 613 (248 positives, comme le nombre des os et des organes masculins, et 365 négatives, comme les jours de l’année).

moussaf.
Prières ou ensemble des prières s’ajoutant aux prières quotidiennes lors du Shabbat et des fêtes.

mousta’arabim.
Juifs qui ont vécu en Palestine depuis les temps bibliques.

nechamah, neschamah.
L’âme ou esprit supérieur. Signifie «souffle, respiration» (divins), et communique avec la précédente au moyen du souffle ou de l’air (l’esprit intermédiaire, ruah). Sa destination est le Paradis Supérieur.

nefech, nefesch.
«Vitalité, ou force vitale». L’âme inférieure ou animale, qui anime et donne vie au corps. On l’identifie généralement à la personnalité et au moi particulier. Prédomine durant la nuit (ou encore, c’est l’âme en état de sommeil, bien qu’elle puisse recevoir des messages ou des augures). Correspond au plan de Yetsirah de l’Arbre microcosmique. L’homme créé à l’image d’en haut était composé de deux âmes, à droite une âme sainte (neschamah, l’âme supérieure) et à gauche une animale (néfech), qui se répand après la chute, coagulant la multiplicité (Sifra di Tzeniuta).

neqoudah mahchabit.
Point intelligible. La lumière du point le plus éloigné (Keter) des dix points émanés de la Cause des causes (Cercle Iyyun).

Netsah.
Victoire. Septième sefira, avec laquelle commence de Plan de Yetsirah (Formations). Également traduit par Éternité (Azriel).

N’ilah.
La dernière prière de la fête du Yom Kippour.

notarikon.
Forme du Tserouf qui combine les lettres initiales ou finales de différents mots du texte sacré, ou forme des phrases à partir de celles d’un mot.

nukeva, nukva.
Fille. Dans la cabale lourianique, le cinquième partsouf principal, qui correspond à Malkhout, la dixième sefira, et devient l’épouse du Fils (Zeir Anpin, identifié ici aux six sefirot de construction).

Pahad.
Crainte. Autre nom de la cinquième sefira (Guevourah, Rigueur). (Azriel).

Parashat.
Partie hebdomadaire de la Torah qui est lue chaque samedi à la synagogue.

Pardés.
Paradis. Destination de l’âme ou esprit intermédiaire (ruah).

Partsouf.
Apparition, fantôme, ombre. Forme ou image substitut.

parush.
Écarté, séparé. Sage qui mène une existence consacrée à la contemplation, à l’étude de la tradition et à sa transmission. Les perushim sont ceux qui ont défait les liens qui attachent l’individu aux nœuds du monde, de l’année et de l’âme, c’est-à-dire à la nature. (Aboulafia).

Qadosh.
Saint.

qliphot, quelippoth.
«Coquilles», «écorces». Les noms inversés des énergies des sefirot, qui sont aussi en elles; les énergies qui s’opposent à l’ascension de l’âme à travers les sphères, qu’elles soient de type terrible, des craintes, ou des questions considérées comme «bonnes» dans l’ordre existentiel.

rabbi.
Chef spirituel d’une communauté. N’est pas forcément cabaliste.

Rahamim.
Miséricorde. Opposé et complémentaire de Din (Cordovero).

rechima.
Plan (du temple, enseigné par lui-même aux artisans). (Zohar).

resimu, rechimu.
«Impression», «empreinte» ou «trace» de l’Infini (Eyn Sof) qui demeure dans l’espace «vide» originel laissé par sa «rétraction» ou «contraction» (tsim-tsoum) et est à l’origine de la manifestation cosmique.

responsa.
À l’origine, échange sous forme de lettres de consultations ou d’opinions sur des sujets de réglementation (halakhah), élargi à d’autres périodes à des thèmes de toute sorte.

Rom Ma’alah.
Hauteur Supérieure. Nom de la première sefira, puisqu’elle est au-dessus de notre capacité d’investigation. (Azriel).

rouah, ruah, ruaj.
L’âme ou esprit intermédiaire. Signifie «vent» ou «souffle» qui subsiste par le Créateur. (Zohar). C’est le médiateur entre l’âme inférieure qui anime le corps (néfech) et la supérieure, nechamah. Prédomine pendant le jour (ou c’est l’âme à l’état de veille). Correspond au plan de Beriah de l’Arbre microcosmique. Lorsqu’elle est préparée, elle peut servir de trône à nechamah, qui fait alors l’ascension «d’une essence à la suivante, jusqu’à ce qu’elle atteigne sa source». (Cordovero).

Ruach Hakodesh.
L’Esprit Saint. Le prophète Elie se révèle aux êtres qui en sont dignes. (Hayyim Vital).

sabbat, Shabbath.
Septième jour de la Création, et jour fondamental de la semaine, qui en dépend. Pendant le shabbat, les sages s’unissent avec leurs épouses (Zohar). Durant la fête hebdomadaire, l’on célèbre la réception de la Fiancée, ou Shekhinah, qui vient se réunir avec son promis, lequel est l’aspect masculin de la déité d’un point de vue, et de l’autre le peuple d’Israël.

saboraïm.
Continuateurs des amoraïm de Babylone au VIe siècle, participèrent à la rédaction et, surtout, à l’ordonnancement final du second Talmud.

Saddaï, Schaddaï.
Tout-Puissant: Autosuffisant. À l’origine Dieu «de la Montagne». Cinquième des dix noms divins, correspond à celui «qui répand sa Miséricorde sur la terre». (Azriel).

Schekinah.
Voir Chekhinah.

Sebaot.
Dieu des Armées. Sixième des dix noms divins, correspond à celui «qui a miséricorde de ses créatures». (Azriel).

Sedeq, Tsedek.
Justice. Autre nom de la sefira Malkhout (Règne). (Azriel).

Sefar.
Kaplan le traduit par «nombre», c’est l’un des trois «livres» (sefarim) avec lesquels la déité a créé l’Univers, d’après le Sefer Yetsirah. Les deux autres sont Sefer et Sippour.

Sefarim.
Pluriel du précédent. Azriel de Gérone les définit comme des attributs nommés comme l’essence du Nom qui les englobe.

Sefer.
Texte, et second des livres avec lesquels la déité a créé l’Univers.

Sefira.
Numération, compte, calcul, interrelation. Exprime le concept sacré de nombre, différent du vulgaire (mispar). Les dix sefirot sont les émanations qui forment l’Arbre de Vie séfirotique et constituent en soi des noms divins.

sefirot.
Pluriel de sefira. L’évocation et la méditation sur la voie des dix sefirot permet de rendre les lettres à leur matière primordiale. (Aboulafia).

Séfirotique, Arbre.
Arbre Archétypal, Modèle de l’Univers et de l’homme, il se divise en quatre mondes, ou plans –dans le Zohar, ils sont synthétisés en trois– qui sont les étapes au cours desquelles se forme la manifestation.

sefiyah.
Intellection d’une entité à partir d’une autre. (Isaac l’Aveugle).

Shabu’ot.
Pentecôte. Fête juive qui commémore la réception de la Torah (Moïse); elle a lieu un jour et sept semaines après Pessah (Pâques).

Shaharit.
Prière ou ensemble de prières du matin.

shebirah ha-kelim.
«Rupture des récipients» ou «brisure des vases» (Luria): les «récipients» ou véhicules de manifestation des sefirot de construction (les six allant de Hessed à Yessod et, à un degré moindre, Malkhout) ne purent renvoyer la Lumière primordiale reçue en simultanéité, donnant lieu à leur fragmentation, enchevêtrement et déficience cosmique, qui doit en permanence être rendue à l’unité primordiale pour la restauration (tiqqun) ou le retour des étincelles divines à leur place originelle.

Shefah.
Intellection, illumination. (Gikatilla).

Shekhinah.
Voir Chekhinah.

Shemittot.
Doctrine des cycles cosmiques.

Shin.
Voir Chin.

shmah.
Audition, concernant l’aspect masculin de la déité. (Zohar).

shmiah.
Audition, concernant son aspect féminin. (Zohar).

Sippour.
Communication, et troisième des livres avec lesquels la déité a créé l’Univers. Le souffle qui unit les deux autres: les lettres et les numérations.

Talmoud.
«L’étude». Texte recueilli en plusieurs volumes transcrivant la Mishnah et ses commentaires, la Guemarah. Le premier Talmud, improprement appelé «de Jérusalem», fut rédigé entre les IIIe et IVe siècles; celui de Babylone, plus long, du IVe au VIIe siècle dans la ville de Soura.

Tanakh.
La Bible hébraïque, formée par le Pentateuque (Torah), les Prophètes (grands et petits prophètes) (Neviim), et les Écrits ou Hagiographes (des Psaumes à 2 Chroniques) (Ketuvim).

Tannaïm.
Pluriel de tanna, maître de l’enseignement oral ou Mishnah, et plus spécialement certains sages qui y sont cités, appartenant aux Ie-IIIe siècles (10-220).

tefilah.
Prière.

tefilin.
Phylactères. Réceptacles de cuir attachés par des courroies au bras et au front pour la prière du matin (sauf pour le Shabbat et autres festivités) et qui contiennent certains versets de la Torah écrits sur du parchemin.

temourah, temurah.
Forme du Tserouf qui lit le texte sacré en permutant les lettres suivant des règles précises.

Tiferet.
Beauté. Sixième numération. Au centre, ou cœur, de l’Arbre séfirotique. Parfois appelée «le tronc de l’arbre» (Sefer Yetsirah, Azriel, Gikatilla) ainsi que «nom» ou «grand nom» car représentée par le Tétragramme et réceptrice de l’influx vivificateur de la Couronne Suprême qu’elle répand dans les canaux de l’Arbre (Gikatilla). Le Père inférieur (Cordovero).

tikun, tiqoun.
Chemin de retour aux sources. Initiation. Restauration de l’homme et du monde. Rédemption.

Tiqunim.
Rectifications ou adaptations réalisées à la lumière de l’Intelligence, ornement de la Shekhinah (Cordovero). Luria développe l’explication d’un «univers de la rectification» à travers cinq partsoufim principaux émanant du front de l’Adam Qadmon primordial.

tohu-bohu.
Absence de forme et de manifestation (Gen. 2, 2).

Torah, Tora.
Les cinq livres du Pentateuque: Béréchit (Genèse), Shemot (Exode), Wayi-qra (Lévitique), Bemidbar (Nombres), Devarim (Deutéronome).

tsélem.
Intellect. Pour Aboulafia, intellect et imagination, bien qu’évoluant sur deux voies différentes (dont chacune a une valeur de 26 comme le Tétragramme), sont compris dans l’image du Nom qui est gravée dans le cœur.

Tserouf.
Science des combinaisons et des permutations des lettres, des numérations qui leur correspondent et des idées qu’elles expriment. Elle est constituée de guematrie, notarikon et temurah.

Tsim-Tsoum.
Doctrine cabalistique de la «contraction» ou «rétraction» de l’Infini qui permet la création. Le cabaliste se concentrant sur un point, dans sa solitude et son néant, répète rituellement l’acte cosmogonique.

tzaddiq, tsaddik (pl. tzaddiqim).
1. Celui qui est juste, droit et éprouvé. Gikatilla applique l’expression «Juste fondement du monde» (Prov. 10, 25) à celui qui répare tous les canaux de l’Arbre séfirotique, comme Moïse. 2. Désignation des maîtres de la Mishna (Hayyim Vital). 3. Appellation du chef d’une congrégation du hassidisme des XVIIe-XVIIIe siècles.

Yah, YH.
Second des dix noms divins. Correspond à «béni soit celui qui œuvre au commencement» (Azriel). La Sagesse (Hokhmah) en tant que Sculpteur de l’obscurité au moyen des 32 sentiers (Nahmanide). «Miroir qui illumine» au sein de la «terre des vivants» (Zohar).

YHVH.
Le Nom divin imprononçable (Tétragramme). Pour Azriel de Gérone, c’est un nom parfait, le deuxième des quatre qui englobent les dix noms divins et l’un des trois qui possèdent toutes les perfections (Il est le Créateur). Gikatilla et Luria le transfèrent sur l’Arbre séfirotique en attribuant les deux premières lettres au plan d’Atsilouth, la troisième aux sefirot de construction et la quatrième à Malkhout. D’autres cabalistes font correspondre chacune de ses lettres à un Plan de l’Arbre.

Yahaviste.
Le document Yahaviste. Représente l’une des quatre écoles de la sagesse israélienne qui sont réunies dans le texte du Pentateuque. Considéré comme ayant été écrit en Judée au IXe siècle avant J.-C. et fusionné avec le document Elohiste en un seul texte à l’époque de Josias (VIIe siècle).

yeshivah, yeshibah (pl. yeshivot).
École rabbinique.

Yessod.
Fondement. La neuvième sefira de l’Arbre de Vie. Azriel y fait aussi référence comme au «Juste Fondement du Monde» (Sadiq Yessod ‘Olam).

yetser hara.
Le «mauvais penchant», origine de l’égoïsme et de la séparation (Luria). Tendance à la fragmentation et au chaos, il s’explique par un excès de Rigueur insuffisamment équilibré par la Miséricorde.

Yetsirah, Olam ha.
Monde des Formations (subtil avec des formes), troisième plan de l’Arbre de Vie, constitué par les septième, huitième et neuvième sefirot (Netsah, Hod, Yessod). Correspond chez l’homme à l’âme inférieure.

yihudim.
Unification. Exercices contemplatifs enseignés par Isaac Luria.

yod.
La plus petite lettre de l’alphabet et germe de toutes les autres. C’est également le germe du cosmos, car sa valeur est de dix comme les dix sefirot avec lesquelles tout est créé (Luria).

Zeir Anpin.
Identique au terme grec Microprosope, c’est-à-dire «Petit Visage», qui englobe les mondes de Beriah, Yetsirah et Asiyah (Création, Formations subtiles et Concrétion matérielle). L’Ancien, le Vieux, le Saint des saints. C’est le Grand Visage (Arik Anpin) vu à travers les voiles (de la Création). (Zohar).

Zohar.
Splendeur, clarté, éclat (du firmament). (Dan. XII, 2). Donne son nom à l’œuvre écrite en Espagne par Moïse de Léon au XIIIe siècle.