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Il faut en définitive considérer que cette Fin de Cycle et l’Histoire (le temps), sont constamment modelées par le Démiurge qui produit l’Œuvre d’Art permanente, le dessein créateur. La fin de l’Histoire est donc, sans aucun doute, la fin du temps et la mort de ce Démiurge. L’Histoire du monde (celle de la Création) est le développement du potentiel de la semence, genèse qui comprend une ascension (enfance, jeunesse) et une descente (maturité, vieillesse) et se voit couronner par une apocalypse. Si l’on considère cette apocalypse comme le voyage post mortem de l’âme, c’est-à-dire comme la description du processus initiatique qui transmute et donne un sens à la Création, à l’Histoire du Monde, mais aussi à celle de l’homme, celles-ci seraient une révélation et prendraient une nouvelle dimension, à savoir un sens ultime, qui permettrait l'origine d'un nouveau développement. La Tradition, c’est-à-dire l’Archétype en action, est identique à la permanente actualisation de l’être –qui n’est jamais sorti de soi– et sa réabsorption en Lui-Même lorsque cette Tradition s’achève et que cesse de tourner le mouvement de la Roue. Cet instant, analogue au solstice dans l’année, moment d’arrêt et donc de simultanéité, est la conjoncture grâce à laquelle le temps devient Éternité, le cosmique est le support du supracosmique, et se réalisent d’autres états de l’Être Universel, et une fois ce temps absorbé par l’espace, donne lieu à un nouveau monde, à une nouvelle humanité, conçus par un nouveau Démiurge, grâce à sa perpétuelle réadaptation aux lois des cycles. Le mystère de l'ensemble, qui est pour certains la culmination et le sens de leur vie, ne doit pas ôter aux autres l’Espoir et la Foi authentique en un monde futur, virginal et neuf, possédant la fraîcheur d’une nouvelle aurore, que nous devons atteindre au moyen du sacrifice, voire de la souffrance qui caractérise toute recréation, après quoi la douleur, la maladie, l’ignorance et la mort sont abolies une fois pour toutes, en même temps que l’entrée au Paradis d’un Nouvel Âge d’Or, pour nous et pour nos semblables. |