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SEPT
MAITRES FRANCS-MAÇONS |
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Mais ce terrorisme n’est qu’un « aspect », quoique des plus évidents et immédiats, de la destruction générale qui est en marche depuis longtemps et c’est en tant que citoyens de « ce monde », entre les mondes simultanés, que nous devons prendre conscience des limites de notre propre existence, puisqu’en fin de compte, cette conscience d’autoresponsabilité est analogue à celle de la mort individuelle –une de nos véritables initiatrices– et ne pas fermer les yeux, habitués que nous sommes à nous cacher la tête comme les autruches, ancrés dans cette constriction que signifie notre vie actuelle, sinon les ouvrir à la réalité dont nous faisons partie et dans laquelle nous nous trouvons plongés, d’une façon ou d’une autre, quelles que soient les positions que nous puissions adopter au sujet d’une chose ou d’une autre. Car il faut ajouter à tout cela les autres maux, la destruction de la terre, le réchauffement global, la combustion indiscriminée des carburants fossiles, à commencer par le pétrole –restes putréfiés et solidifiés de cycles antérieurs–, le piège des grandes villes, où l’on est prisonnier d’un espace minimal que l’on paye de sa vie et qui, en l’absence d’électricité (et peut-être plus encore par manque d’eau) se transforme en souricière ; l’abandon d’un rapport direct avec le milieu dont provient la nourriture, la perte de l’agro ; tout s’achemine vers le suicide. Par ce choix, l’humanité met en œuvre une possibilité qui a été donnée à l’être humain avec la responsabilité de son libre arbitre, et c’est à lui de distinguer entre le haut et le bas, le passé et le futur, pour prendre en charge le présent. La compression du cycle, de l’avenir, n’élimine pas la responsabilité individuelle, mais aide à avoir une perspective du temps qui se dévore lui-même pour devenir espace. Ce qui est exprimé dans la vie des personnes soumises à l’immobilité –ou à l’impuissance– et au stress par la pression qui s’abat de différentes manières sur tous les habitants du globe, et dont se voient soulagés celles qui sont plus proches de la nature. Les autres ? Collés à la télévision dans l’attente de voir quelque chose. L’on arrive en retard à la globalisation, les programmes culturels se préoccupent du nombre d’animaux restants d’une espèce déterminée, peut-être les rats d’on ne sait où ; des êtres humains, il en a beaucoup, ceux qui sont en voie d’extinction ne comptent pas ; des autres, la violence en tout genre s’en chargera. Les nouvelles disparaissent lorsque l’événement ne l’est plus, lorsque l’on considère qu’il est consommé ; les causes ne sont pas des nouvelles. Les gouvernants des pays représentent leurs administrés, disent-ils ; sur le terrain économique, ils s’occupent des bénéfices de l’entreprise et sur le politique, de ceux de leur bloc. C’est là la situation économique mondiale, ce n’est pas celle de la planète. Les voix qui dénoncent sont aussi des nouvelles, temporaires comme tout ce qui est à la convenance du système, celui-ci ou un autre, le bombardement des média est une forme de rêverie, la mémoire ne peut enregistrer tous les événements, mais le climat qui convient est créé. Les mauvaises nouvelles, on le sait, sont information ; le travail quotidien et honnête de millions de personnes ne l’est pas, même si c’est le soutien de la vie depuis toujours. La plus grande imposture : la prétendue salvation collective pour oublier la responsabilité propre de chacun, celle de se tenir debout entre ciel et terre en assumant la possibilité d’être et d’exister et savoir ce que chacun fait de soi-même dans le quantum spatiotemporel que constitue son existence et où se reproduit, puisqu’il est humain, une image du tout ; cette image est cependant niée par l’immense oubli d’un être qui a fini par croire qu’il provient du néant, et par conséquent, c’est là le destin de sa culture, son être au monde, la disparition. Car ce néant est la projection d’une fonction logique qui ne considère qu’une progression croissante indéfinie qui, à certain moment, paradoxalement, devrait être partie de zéro, puisque qu’en définitive elle tend à y revenir. C’est l’Image inversée du Non Être métaphysique, la Possibilité absolue et Totale. Dans ce suicide collectif, les entrailles sont mises à jour, c’est une déchirure générale, mais, dit en d’autres termes, toutes les illusions tomberont l’une après l’autre et seul celui qui possédera des bases intérieures pourra être capable d’affronter avec un minimum de liberté le choix essentiel, intime, qui sera la réponse solitaire aux questions fondamentales de l’humanité : qui es-tu, d’où viens-tu, et où vas-tu ? Il devra aussi se questionner, et se répondre, sur quelle est la racine de sa propre espérance. Et sur laquelle il devra commencer, si Dieu le veut, un retour individuel, parce qu’il ne verra alors devant lui qu’un mur. Et puisque nous parlons des signes des temps, comment pourrions-nous ne pas réfléchir –notre travail porte sur le symbole, et les signes de reconnaissance– sur ceux que nous offrent constamment les informations des média. Citons ces exemples, postérieurs aux cruels événements ayant motivé ces lignes : la population mondiale s’élève actuellement à plus de six mille millions et augmente en progression géométrique (nous étions cinq mille millions il y a vingt ans). Que se passera-t-il lorsque nous atteindrons le chiffre de 6.660 millions d’individus ? Beaucoup de symboles ont un double sens, parmi lesquels le 666 du Livre de l’Apocalypse qui représente la Bête dans le texte de Jean et qui est, nous souligne-t-il, un « nombre d’homme ». Le centre constituant son essence oublié, le chiffre six représente le monde profane en soi, l’impossibilité de synthèse et d’intégration, son expansion sur un mode purement centrifuge et quantitatif dans les six directions de l’espace. Cependant, ordonné en deux triangles qui s’équilibrent en signalant leur centre commun, (symbole que l’on retrouve présent chez les cultures précolombiennes et jusqu’en Inde, le Tibet et, avec une autre disposition, dans le Taoïsme, mais symbolisant aussi l’Homme Universel), représente l’union de deux natures et deux énergies, divine et humaine, ascendante et descendante, et correspond également à l’Humanité en qualité d’Intermédiaire, étant en ce sens le nombre de l’Ange de la Couronne, c’est-à-dire placé au-dessus de la tête de l’Homme et au-dessus de la voûte du Cosmos. Autre exemple : comment ne pas cesser de voir le reflet de la cité dans le corps et l’âme des hommes –affirmé de Platon à l’Inde en passant par tous les peuples traditionnels qui l’ont construite ? À première vue, en même temps que dans les villes actuelles, l’on retrouve dans le corps des sujets la saturation des contaminants, les difficultés de circulation (ici, sanguine), l’empoisonnement des liquides, le stress et, nous disent les informations, il y a augmentation du reflux stomacal chez les citadins, analogue aux gaz des ordures et des égouts des villes. Et devant la croissance de réaction simultanée contre les voix qui parlent d’une authentique nourriture spirituelle, nous ne pouvons laisser d’observer son analogie avec ces vapeurs nauséabondes. Plus concrètement, nous pensons maintenant, comme exemple nous concernant dans ces domaines des idées constructives et leur enseignement, à Frithjof Schuon comme à un « reflux » de l’œuvre de René Guénon. Cet individu, qui a vécu au XXe siècle, et les adeptes qui croient en lui et ses postulats, parmi lesquels se comptent de nombreux « intellectuels » et universitaires, en particulier aux Etats-Unis, de très net accent islamique, bien que l’on y trouve aussi des chrétiens et de l’engeance européenne « traditionaliste », ont non seulement confondu la métaphysique avec la religion, la prenant comme un produit de cette dernière –à l’inverse de la nature de ce qu’elles sont– mais ont aussi fabriqué une religion syncrétique et même « écologique » dont les porte-parole sont ces prétendus sages dont le but est ce qu’ils appellent la « sainteté » et qui sont les premiers abusés. Hypocrites qui appliquent à Guénon, puisqu’ils ne peuvent le faire à son œuvre, ce qui vaut également pour la Maçonnerie : la meilleure façon d’éliminer un objectif est de le discréditer, qu’il s’agisse d’une personne ou d’une institution, et éviter ainsi que lui soient accordés l’importance et le respect mérités que leur ont obtenus leur intuition intellectuelle et leur travail. Mais ce n’est là qu’un exemple infime de ce qu’est la parodie intellectuelle d’une spiritualité, annoncée ainsi par les Évangiles et qui nous permet de voir celle que nous désigne l’ensemble des événements, bien que nous ne devions pas forcément attendre une homogénéité mondiale de la forme prise par les circonstances et leurs fruits. Profitant des événements de la grande crise, la peur et les croyances des gens seront utilisées, si ce n’est la force imposée, pour prétendre déposer un pouvoir total aux mains d’individus qui affirmeront, et même croiront, qu’ils servent Dieu en réduisant les autres en esclavage dans un immense camp de concentration fondamentaliste ; consacrés au pouvoir temporel et confondant le Règne des Cieux avec l’horizontalité de leur pouvoir particulier, même si c’est sous forme « corporative ». Cela ne saurait durer, et ils lutteront les uns contre les autres, comme cela se produit déjà en fait ; seulement, ils ont actuellement un ennemi commun : l’Occident qui défend tant bien que mal les libertés qui furent gagnées, ne l’oublions pas, avec beaucoup de sang et d’efforts, et, si nous l’analysons en détails, grâce à des interventions providentielles durant la dernière guerre mondiale. Placer la religion au-dessus de la Métaphysique –et, en tant qu’initiés, c’est là un sujet qui nous touche tout particulièrement, nous et tous ceux qui suivent des voies analogues– signifie inverser les contenus et enfermer les hommes dans les limitations de la première, ce qui est de plus impossible –comme avec toute inversion– puisque ce qui est limité, d’avoir été rendu plus vaste n’en devient pas illimité pour autant. La Charité voit les choses dans le miroir du divin, c’est pour cela que les plus charitables ont plus de Connaissance, et la charité n’a rien à voir avec la complicité ou l’aveuglement, car c’est voir l’universel, et ceux qui Connaissent le plus voient la réalité et les choses telles qu’elles Sont et interviennent le moins pour les déformer, car ils ne s’immiscent pas, ce qui ne veut pas dire qu’ils ne s’écartent pas du chemin devant une pierre qui roule ni qu’ils n’en repoussent pas une autre afin de l’écarter de leur trajectoire. Si nous ne voyons qu’un seul plan d’un quadrillage, nous ne pouvons faire de distinction qu’entre lignes verticales et lignes horizontales, à supposer qu’elles aient cette disposition ; s’il y a un autre plan, c’est la figure toute entière qui change, une autre dimension se est générée, et ce premier plan peut être horizontal par rapport à l’autre. C’est dans ce sens que nous voulons rappeler à tous les hypocrites et les « autobénis » –qui placent leurs ordures sur la tête d’autrui– ces paroles évangéliques adressées à ceux qui disent toujours avoir eu le messager pour serviteur : « Écartez-vous de Moi, je ne vous connais point » ; que prononcera celui qui est « monté sur un cheval blanc » et portant « dans la bouche une épée pour frapper les nations ». Ce jour-là, peut-être faudra-t-il se regarder dans le plus terrible des miroirs : celui de la Vérité nue. Il n’est pas étonnant que le shiisme attende le douzième Imam, « l’Imam occulte ». Les juifs attendent toujours le Messie, les chrétiens le Christ dans sa gloire, la légende du Graal parle du retour d’Arthur et d’un règne de justice, l’on se souvient aussi du retour de l’empereur Frédéric Hohenstaufen et celui d’un règne s’ouvrant directement sur le Ciel, etc. Attentes d’un monde nouveau projeté dans la ligne du devenir historique, sur l’horizontalité d’un plan qui ne laisse pas d’être profane et où vainqueurs et vaincus partagent encore la limitation et la mort. Car cet autre monde, modèle archétypal de chaque règne, ville, ou être humain, est en réalité un autre état de l’être, et s’est toujours trouvé en nous, qu’on le nomme la demeure d’Immortalité, la Jérusalem Céleste ou l’Orient Éternel. |
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