Reste-t-il
un doute –devant l’évidence de signes continuels
et appuyés– quant au fait que nous nous rapprochons
inexorablement de ce que les diverses traditions ont appelé « La
fin des temps », sous le signe de la décadence spirituelle
et du matérialisme exacerbé.
L’homme
s’est éloigné de
son Origine, ignorant et tournant le dos à son essence divine
tandis que la matière le domine et s’érige
en unique préoccupation et sujet de dévotion.
La philosophie
et la religion ont séparé l’esprit
et la matière, ouvrant un abîme entre elles alors que
ce dont il s’agit est de réunir ces apparents opposés
et prouver qu’ils ne sont pas antagoniques, puisqu’il
existe dans tout l’univers seulement une unique substance spirituelle
qui agit sur les formes physiques. Spiritualiser la matière
et matérialiser l’esprit doit être notre travail
individuel de transmutation.
Nous vivons dans
un monde où l’homme
est devenu l’esclave
de l’homme tout en étant en même temps un objet de la
société de
consommation.
L’indifférence
et le séparatisme font
que les nations soient distribuées entre nations riches et nations
pauvres, celles d’orient
et celles d’occident, celles du nord et celles du sud, celles des
idéologies
de gauche et celles de droite, celles du premier monde et celles du tiers-monde
et, en outre, qu’elles se divisent selon la couleur de la peau,
les langues et les religions, sans que nous nous rendions compte que
notre
plus grande richesse
réside dans la diversité et que nous avons donc besoin
de l’apport
de toutes les cultures.
Il y a des haines
et des guerres. Mais pas seulement en Irak, en Afghanistan, en Israël, en Bosnie, en Palestine, en
Serbie ou dans des pays occidentaux, sinon que la haine et la guerre
sont installés dans le cœur des hommes.
«
Cordial » et « cœur » sont les dérivés
d’une
même racine et, lorsque nous partons précisément
de notre cordialité, nous éliminons toute séparation,
toutes les barrières, toutes les frontières, tous les
jugements, tous les préjugés. C’est pour cela
que la cordialité passe
avant tout. Car la vie est feu, feu de l’amour, vif et permanent,
de telle façon que là où il n’y a pas
d’amour, il y a
renoncement à la Vie.
Nous sommes Amour,
c’est là notre
essence. Mais nous sommes nombreux qui devrions nous demander ce
que nous faisons de cette capacité d’aimer… Car
il ne suffit pas de le sentir… il faut lui donner une expression,
en nous-mêmes
tout d’abord, puis dans notre attitude permanente de serviabilité,
nous rendant intelligemment utiles à autrui et utiles aux
plans du Grand Architecte.
En tant que maçons, nous avons
entrepris un voyage labyrinthique en direction du Centre et, en
ces moments de crise, nous nous voyons appelés à renforcer
notre travail intérieur à travers cette voie qui
conduit à la
réalisation.
Étant
donné que tout dans l’univers nous parle de l’existence
d’un Plan divin, nous devons comprendre qu’il y
a, dans le chaos apparent, un Ordre sous-jacent qu’il
faut contempler dans toute sa beauté.
D’autres
forces doivent surgir –car ces énergies affluent
cycliquement–… et, parmi elles, je suis sûre
que surgira avec une fougue imparable l’énergie
de l’amour. Ces forces réveilleront
ceux qui ont le cœur pur afin qu’ils perçoivent
l’existence
d’une réalité supérieure et nous
feront émerger
dans le futur –après toute cette période
d'effondrement–,
comme une seule humanité illuminée, purifiée
et unie, cela mettant un point final à la grande hérésie
de la séparativité. |