PRÉSENCE VIVANTE
DE LA CABALE |
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CHAPITRE III |
Ezra de Gérone et
son Commentaire sur
le Cantique des Cantiques
Ce membre éminent du cercle des cabalistes de Gérone –que l’on suppose avoir été le beau-père d’Azriel, bien que, ainsi que nous l’avons dit, d’autres sources soutiennent qu’ils étaient beaux-frères– commenta l’un des écrits les plus courts et dont le contenu ésotérique et métaphysique est l’un des plus profonds de la Bible, le Cantique des Cantiques, attribué au sage roi Salomon. Ainsi qu’Ezra nous en avertit dans le premier prologue :
Le cabaliste déclare également qu’il a observé trois types de commentateurs du livre, correspondant clairement aux trois niveaux de lecture (il en existe un quatrième dont on ne peut rien dire, puisqu’il appartient au domaine métaphysique) de tout texte sacré : les littéraux,
les allégoriques, qui reconnaissent dans le texte
et le troisième groupe auquel
Ceux-là sont ceux qui réalisent la lecture symbolique ou cosmogonique. Pour cette raison, dans la « Troisième observation préliminaire », qui est une synthèse de tout le Commentaire, Ezra commence par faire référence au plus haut mystère que puisse aspirer à pénétrer tout être humain, c’est-à-dire l’expérience toujours possible et actuelle dans la conscience de cet état d’indifférenciation pré-cosmique, et l’expérience simultanée de comme l’Innommable ou l’Infini concentre en un point de son sein sans fond la possibilité de l’Être, donnant lieu, si l’on peut dire, à la première dualité, l’Androgynie Primordiale101, le principe de l’apparente polarisation qui sera à l’origine du Cosmos et dont le déploiement sera toujours marqué par la conjugaison permanente des deux courants sexuels complémentaires. Le symbole de l’Androgynie Primordiale révèle et voile la vérité, ou la réalité en soi inexprimable de l’union indissoluble et sans confusion hiérarchique du Non-Être et de l’Être. Voici un fragment de ce prologue en manière d’illustration :
Ce qui n’a ni commencement ni fin, et par conséquent ce « qui n’a pas été engendré ni n’a pu l’être » qui « est, a été et sera à jamais », comme nous dit le Corpus Hermeticum, « se retire et laisse un espace découvert, où brille un petit point lumineux, la concentration de la lumière divine qui rendra possible la première émanation, Kether, et de là le flux permanent des émanations créatrices et révélatrices ».102 Ezra l’explique par ces mots :
Et il ajoute, à un autre moment :
En outre, le commentateur de Gérone extrait des paroles du Cantique des Cantiques toute la révélation de la Cosmogonie, c’est-à-dire l’explication du geste mystérieux par lequel le Principe de l’être affirmé dans l’infinité du Non-Être, faisant un vide dans sa concavité, se fécondant de sa propre semence, concevant dans son propre sein, engendrera et accouchera sans sortir de son essence, dans le plus secret et occulte recoin, sa suprême Aimée, la Sagesse, source et origine de la Création « carrière dont sont extraites les pierres saintes, à savoir les vingt-deux lettres, chacune desquelles est un objet servant de vase précieux », la comparant également à « une roche dure, à cause des sentiers dissimulés en elle » et à la racine de toutes les entités dont l’émanation constituera la plénitude universelle.104 Ces enseignements de la Cabale correspondent clairement à ce fragment de l’Asclepius où l’on exprime également le sacrifice par lequel l’Un se polarise en un « autre » apparent, dont l’union en permanence actualisée fera jaillir l’ordre universel, imprimant dans chaque monde, être ou entité cette même structure duale :
Tout ce Commentaire sur le Cantique des Cantiques est en réalité une incantation constance à la déesse Sagesse, Hokhmah, vue comme « le néant dont émanent toutes les entités ». C’est d’elle que coule la lumière, symbole d’une « lumière suprême qui existait déjà dans le potentiel suprême », qui sera déversée en chaque monde ou plan de l’Être sous la forme symbolique de dix sphères diaphanes106 unies par des sentiers également lumineux, et son éclat ne diminuera pas avec l’émanation mais brillera dans toutes et chacune de ses productions, car le Principe est immanent dans toute manifestation et il n’y a rien en-dehors de lui.
Il est également dit dans le texte, et cela est unanimement partagé par toutes les traditions, que la Sagesse est le
Le souffle, le Verbe ou la Parole profère les vingt-deux lettres, dont la conjugaison nommera et donnera l’existence à l’organisme vivant du Cosmos, et ces désignations ne sont autres que les indéfinis aspects ou facettes de l’Un et Tout. D’où l’on comprend l’énorme importance que la Cabale accorde au Tserouf, ou science des combinaisons et permutations des lettres, des numérotations qui leur correspondent et des idées qu’elles expriment, support d’une grande importance pour que l’initié puisse accéder à l’intellection des entrailles du macrocosme et du microcosme. Voyons un exemple, extrait du texte d’Ezra :
Puis, dans le paragraphe suivant, l’on conjugue la notion de Sagesse comme source de la lumière et de la parole ou verbe qui révèlera la Science Sacrée, ou Torah :
Celui qui est entré dans les voies, les noms et les nombres lumineux de ce corps de lumière qu’est l’univers, n’aspire plus qu’à s’identifier pleinement et perpétuellement à toutes les nuances de cette irradiation, et les réunir à tout moment dans son essence unique. Voici de quelle façon Ezra l’exprime dans son Commentaire :
Et encore cet autre exemple :
La description de l’ascension dans la ramure ou le cœur de l’arbre trouve son expression la plus pure dans le langage de l’Amour. La Cabale en général, et tout particulièrement ce texte, démontre la profonde charge érotique qui s’éveille à l’intérieur de l’adepte lors de son rapt ou son aspiration verticale par cette énergie copulative. Elle a le pouvoir de dissoudre les erreurs et l’ignorance, de conjuguer toutes les polarités, de rattacher ce qui est dispersé, de diffuser la lumière de l’Unité et de réunir l’expérience de tout le cognoscible avec l’Innommable et Infini. L’union du fiancé et de la fiancée, ou du Roi et de la Sulamite du Cantique, sont des symboles de tous les mariages possibles qui constituent l’Univers : celui de l’homme et de la femme, celui de l’âme et de l’Esprit, celui de l’être humain et de son Principe, celui du Ciel et de la Terre, tous étant les reflets sexués d’une Unité qui se polarise, celle du Non-Être et de l’Être, la Suprême Identité. Nous avons déjà dit que, pour révéler une réalité si resplendissante, l’auteur du Cantique et son commentateur s’appuient sur l’ardent langage d’Éros, construisant un récit qui est non seulement émouvant et de toute beauté, mais aussi théurgique, c’est-à-dire qu’il a le pouvoir de provoquer chez l’initié l’identification avec les énergies subtiles et intérieures de l’Arbre de Vie, avec ses noms de pouvoir, par l’intermédiaire du rythme évocateur de la poésie. Cette dernière fait entrer en consonance la conscience du cabaliste avec toute la gamme de vibrations de l’univers, traçant le chemin de la Libération s’il se livre sans préjugés, mais retenu au mât de la doctrine, à l’appel de l’Amour (Ahabah), qui est du reste un autre des noms de l’Unité (Ehad), deux mots qui ont en hébreu la même valeur numérique (13, c’est-à-dire : 13 = 1 + 3 = 4 = 1 + 2 + 3 + 4 = 10 = 1 + 0 = 1). Glanons maintenant quelques strophes de cet itinéraire de cour, de don et d’union :
Les amants rêvent l’un à l’autre, se cherchent et se trouvent :
L’union est réalisée dans le recoin le plus intime et secret, dans un domaine caché, symbole d’un monde à part, hors du temps et de l’espace, profond, analogue à la cavité la plus profonde du cœur de l’initié qui garde son plus précieux trésor ; l’athanor où s’élaborent toutes les transmutations, toutes les transformations, et où l’on vit la plénitude d’Être et Non-Être simultanément :
Dans cette pièce réservée, le Saint Palais intérieur de la Cabale, les amants goûtent les délices de l’amour :
Noces qui atteignent leur apogée par la restitution de l’Androgynie Primordiale et l’expérience, à chaque instant, du jubilée ou libération de toute détermination :
Ainsi ce Commentaire constitue une synthèse évocatrice de la Cosmogonie et, simultanément, du chemin du retour de l’initié à son véritable foyer à travers le symbolisme de l’Amour, qui n’a pas été utilisé sans conditionnement que par l’ésotérisme juif, mais a également exercé une énorme influence sur certains courants et organisations ésotériques de la Tradition Hermétique contemporaines de la Cabale de Gérone, ainsi que nous l’explique Francisco Ariza107 dans une étude intitulée Les Courants Hispaniques de la Cabale, ce qui conclura ce paragraphe :
Nahmanides et sa
discrète révélation de la doctrine
cabalistique Sa production littéraire est abondante et porte sur de nombreuses branches du savoir, mais en ce qui concerne la Cabale, il s’est toujours montré très réservé et peu disposé à mettre par écrit une doctrine qu’il estimait devoir se transmettre oralement. De ses quelques rares textes sur ce point de vue intérieur, distinguons le Commentaire sur le Pentateuque (pour autant que nous sachions, pas encore traduit de l’hébreu), le Commentaire sur le Sefer Yetsirah (dont ne nous est parvenu que le premier chapitre), ainsi que quelques sermons et homélies où transparaissent de manière voilée les enseignements ésotériques. Nahmanides était lié avec Ezra, et surtout avec Azriel, mais l’on sait aussi qu’il avait reçu une partie de sa formation à Barcelone du Maître Yehoudah ben Yaqar et que certains aspects du courant de Provence lui étaient parvenus par Yitzhak de Trinquetaille. Dans le chapitre qui s’est conservé de son Commentaire sur le Sefer Yetsirah, l’on perçoit la subtilité avec laquelle ce cabaliste pénètre dans les arcanes de sa tradition et, loin de répéter littéralement ce qu’il avait reçu de ses maîtres, offre les prémices de ses méditations et de ses expériences fondées sur le « Livre de la Formation ». Il commence ainsi :
Pour commencer, le nouvel initié aux mystères de la Cabale reconnaît son immense ignorance ; au centre de son cœur un grand point d’interrogation se déploie et les questions se succèdent en rafale : Qui suis-je ? Qu’est le monde ? D’où vient-il ? Y a-t-il un ordre qui le constitue ? et, quel est-il, comment l’appréhender ? Qui se pose ces questions ? Qui y répond ? Qui enseigne ? Qui apprend ? Qui est le maître ? Qui à l’origine ? Et avant... ? La doctrine et les modèles révélés, comme l’Arbre de Vie et ses lettres, ses nombres et ses sentiers, indiquent la route et constituent les supports pour la recherche et la réalisation interne. Tout se trouve à l’intérieur de soi. De même pour les réponses, qui ne sont jamais un « je le sais » venant augmenter l’archivage d’une prétendue mémoire mécanique et accumulative, mais une identité avec ce qui est connu. Chaque formulation est un rapprochement vers le Centre, ou l’ascension d’un degré vers le sommet de la montagne, c’est-à-dire la possibilité d’identifier l’interrogateur, l’interrogé et l’interrogation, de réunir ce qui est dispersé et de découvrir qu’il n’existe pas une autre, mais d’infinies étincelles d’une unique Réalité, non duale, qui s’avère paradoxalement binaire ; un mystère qui, au fur et à mesure qu’il est vécu dans la conscience, est de plus en plus mystérieux, par sa propre nature supra-rationnelle et métaphysique. Il s’agit donc de connaître le cognoscible par l’identification et de s’ouvrir à l’expérience de ce qui ne peut pas être conçu comme ayant une forme, une qualité, un attribut, mais peut être vécu de manière directe dans la conscience. Et qui sera, au fond, toujours une question sans réponse, car y répondre équivaudrait à limiter et le véritable objectif n’est autre que de donner au cœur l’intuition de l’indicible et de l’indescriptible. La cosmogonie, qui est le symbole de l’innommable par excellence, constitue le sujet et l’objet permanent de la spéculation du cabaliste, rite qui n’a rien à voir avec une activité mentale rationaliste, mais demande le concours de la pensée analogique et de la faculté supra-naturelle appelée intuition intellectuelle, ou intuition du cœur. Ainsi Nahmanides ajoute dans son Commentaire :
Et cette trinité principielle déverse ses effluves dans les mondes inférieurs, comme une source dont les eaux se répandent dans la vallée, formant les miroirs de l’unité dans deux autres plans inférieurs (le monde de Beriah et celui de Yetsirah) jusqu’à finalement cristalliser en Asiyah. Cette descente est également vue par Nahmanides comme le flamboiement de l’éclair qui féconde et forme les mondes, et le parcourir en sens inverse donne à l’être humain la possibilité d’entrevoir et de pénétrer le mystère de chacune des dix sefirot, ce qui génère au sein du cabaliste un nouveau flot d’images, des archives symboliques et significatives dans sa mémoire qui, plus qu’emmagasiner, sert à découvrir et établir les liens, jusqu’alors insoupçonnables, entre toutes les subtiles vibrations de la symphonie cosmique, permettant à l’être humain de se joindre à sa recréation ou à l’entretien des pulsations de l’Être Universel. C’est pour cela que Nahmanides expose aussi quelques-unes des analogies avec lesquelles il opère, établissant des correspondances numériques entre le macrocosme et le microcosme, idées qu’il expose non seulement dans ce commentaire du « Livre de la Formation », mais qui apparaissent aussi clairement dans le texte d’une homélie qu’il avait écrite pour un mariage, où il dit :
Et une telle architecture de l’univers, marquée par les nombres 1, 3, 7 et 12, se trouve en intime correspondance avec la constitution de l’être humain, ainsi que le révèle cet extrait :
Comme l’on voit, dans ce sermon que Nahmanides adresse à des fiancés se retrouve un exposé en clef cabalistique de toute la Cosmogonie, et dès la première page il exhorte les époux à se livrer à la quête de la Sagesse, ainsi qu’à toujours interroger leur cœur afin de scruter les mystères de l’Univers, puisque c’est dans cet organe symbolique que réside la faculté supra-naturelle appelée intuition intellectuelle, qui favorise la connaissance directe, non duale et sans intermédiaire, du Soi. En outre, l’on perçoit dans le texte une intention didactique qui, à l’instar d’Azriel, dénote une claire influence de la méthode platonicienne du dialogue, compris non pas comme une discussion ou un exposé d’opinions, mais comme un recours pour aider à extraire de l’intérieur ce qui est su depuis toujours mais a été oublié, ce que le maître Socrate a appelé maïeutique ou art des accoucheuses. Ainsi, parlant de la Sagesse du roi Salomon, Nahmanides écrit :
Le texte conclut en montrant l’analogie entre la structure numérique du macrocosme, du microcosme et de la cérémonie du mariage, au sens où les rites à y accomplir sont au nombre de trois (celui du dais, celui de la sanctification et la bénédiction), les bénédictions au nombre de sept et douze mots sont utilisés pour décrire la joie des époux.
Cela nous laisse penser que dans la culture juive les préceptes exotériques ont été rigides (et, pour la même raison, changeants selon les circonstances et les intérêts du moment) et contrôlés par un rabbinat strict, alors que l’enseignement ésotérique est toujours apparu comme étant véritablement universel et libérateur, et il ne pouvait vraiment pas en être autrement, étant donné la nature métaphysique, et donc inconditionnée, de son objectif. Et, de même que la religion a imprimé une séparation de plus en plus infranchissable entre la femme et l’homme, reléguant celle-là à une position de subordination et de soumission, voire d’annulation dans certaines conditions111, en revanche, l’enseignement profond, l’ésotérique, a toujours considéré le parèdre homme-femme comme un symbole du « fractionnement » binaire de la déité, de comme elle se révèle et forme le Cosmos ; et l’union du couple (pas toujours en tant qu’époux, puisque la transgression de la légalité est ce qui a permis à certains moments d’engendrer une descendance, non seulement de sang, mais fondamentalement spirituelle) était vue comme un support pour une permanente restitution de l’état d’Unité. C’est pour cela que le thème de la conjonction des opposés (exprimé à plusieurs niveaux et par différents symbolismes) a toujours été une constante dans la Cabale, et l’union de l’homme et de la femme n’a jamais été méprisée ni censurée, mais toujours considérée comme un puissant vecteur de connaissance et d’intellection de la cosmogonie, et simultanément comme une aide à la déification de l’initié. Nous apportons ces précisions car, durant de nombreux siècles, l’on a attribué à la plume de Nahmanides le texte Lettre Sainte sur le rapport entre mari et femme112 et, bien que dernièrement certains spécialistes en doutent et l’attribuent soit à Azriel, soit à Gikatilla ou un autre auteur anonyme, le fait est qu’il s’agit d’un petit opuscule doctrinal écrit dans le cercle de Gérone ou celui de Castille, où l’on aborde le thème de l’essence du don des époux, ainsi que l’époque correcte pour la rencontre, les aliments adéquats, les intentions de l’acte et les manières appropriées. Il y est dit des choses aussi significatives que :
Et aussi :
Mais ce n’est pas là la Présence d’une divinité externe qui s’insinue dans la maison d’un autre ; l’être humain ne la vit pas non plus comme une intromission étrangère à son être, mais comme la possibilité de naître et de connaître ce qu’il est véritablement, d’où l’importance de l’intention dans n’importe quel acte de sa vie, et en particulier celui de l’union charnelle, où toute pensée doit tendre à l’identification au plus haut, avec la Pensée d’où émane tout :
À un autre moment, il note, en ce qui concerne l’attraction, la fusion et la circulation vivificatrice de la Pensée :
Et ainsi continue ce texte dans lequel se dessinent les manières respectueuses, délicates et amoureuses que se doivent les amants, reconnus non seulement comme des êtres complémentaires mais comme androgynes, car de même que l’homme répand son liquide séminal, cet écrit mentionne également l’existence du sperme féminin :
Cette copulation sacrée engendrera la descendance, qui, du point de vue ésotérique, ne s’applique pas uniquement aux enfants de la chair et du sang, mais aussi aux fils spirituels, ces fils de la lumière qui prendront le relais de l’incarnation, de la vivification et de la transmission de la tradition. N’oublions pas non plus que tout ce processus unitif de l’homme et de la femme est également le symbole des incessantes noces et copulations qui doivent être réalisées par tout initié ou initiée dans le monde intermédiaire, celui de l’Âme (inférieure et supérieure ou, en termes cabalistiques, Yetsirah et Beriah) afin de restituer l’androgynie primordiale et l’état d’Unité, où il n’y a plus aucune trace de distinction. |
NOTES | |
100 | Ezra de Gérone. Commentaire sur
le Cantique des Cantiques (Commentario sobre el Cantar de los
Cantares. Ed. Indigo. Barcelone, 1998). |
101 | C’est un thème qui sera
également traité plus amplement dans d’autres
chapitres. |
102 | SYMBOLOS nº 25-26. Introducción a
la Ciencia Sagrada. Barcelona, 2003: http://introduccionalsimbolismo.com/ |
103 | Le groupe déjà
cité de cabalistes anonymes, qui avait eu de l’influence sur les
sages de Gérone pendant le XIIIe siècle et se
connaissait comme le cercle Iyyun, insinue ces réalités
métaphysiques par ces mots : « Comment produisit-Il
et créa-t-Il son monde ? Comme un homme qui retient sa respiration
et s’auto-restreint, pour que peu puisse contenir beaucoup. Ce cette
façon Il restreignit la lumière à un espace, conforme
à la mesure de son espace, et ainsi le monde demeura dans
l’obscurité, et dans l’obscurité il talla les roches
pour produire avec les chemins, appelés les merveilles de la Hojmah, c’est de cela que l’Écriture dit [Job 28,
11] : ‘Et Il fit sortir à la lumière ce qui
était caché’ ». Cité par Scholem dans Les Origines de la Kabbale (Los Orígenes de la Cábala
II, Ed. Paidós. Barcelone, 2001. |
104 | À un autre moment, Ezra
écrit, au sujet de la trinité principielle de l’ordre
cosmique : « D’autre part, puisque les dix sefirot se
trouvent intégrées dans les trois qui sont Sagesse, Intelligence
et Science, la liturgie contemple trois Sanctus afin de les unifier, (...),
ainsi qu’il est écrit [Proverbes III, 19-20] Le Seigneur a
fondé la terre par la Sagesse ; Il a établi les cieux
par l’Intelligence ; par sa science furent creusés les
abîmes et les nuages distillent la rosée. » |
105 | Corpus Hermeticum. Ed.
Indigo. Barcelone, 1998. |
106 | Bien que chaque sefira soit vue
comme une sphère de lumière, il est clair qu’elle reproduit
en elle la structure de la dyade, de telle manière qu’elle
possède une facette lumineuse et une autre obscure, une positive et une
négative, elle est réceptive en regard de celle qui la
précède et positive par rapport à celle qui
lui succède, etc. |
107 | F. Ariza. Las Corrientes
Hispánicas de la Cábala. Ed. Symbolos. Guatemala,
1993.
|
108 | Sefer Yetsirah. Ed.
Obelisco. Barcelone, 1992. Appendice I. |
109 | Nous ne pouvons pas nous empêcher
de mentionner l’étroite parenté de ce fragment avec ce
passage de la Table d’Émeraude : « Il est
vrai, sans mensonge, certain et très véritable : Ce qui est en bas
est comme ce qui est en haut, et ce qui est en haut est comme ce qui est en bas
; pour que s’œuvrent les miracles d’une seule
chose. (...) Son père est le Soleil, et la Lune, sa mère, le
Vent l’a porté dans son ventre, sa nourrice est la
Terre ». |
110 | Dans une note en pied de page, le
traducteur nous dit : « Jeu de mots : en hébreu, le
mot ‘cœur’ et le nombre ‘trente-deux’
s’écrivent de la même manière : lev ». (Sefer Yetsirah, Obelisco, Barcelona, 1992.
Appendice II). Par conséquent, il existe une identité entre le
cœur et les sentiers, en ce sens que cet organe est dans l’être
humain le symbole du centre où réside le Principe
d’où coule l’ordre universel. En outre, cœur
s’écrit avec les lettres Lamed (30) et Beit (2), et
si on les inverse l’on obtient le mot Néant, ce qui indique la
non-dualité entre l’Infini et le Principe de la manifestation qui
niche dans le cœur. |
111 | Ce qui a eu lieu également dans
l’islam, la religion catholique et le christianisme en
général. |
112 | Le texte avec lequel nous avons
travaillé est : Mestre Mosse de Girona. Lletra Santa Concernent
l’Ajustament Carnal de Marit i Muller. Ed. Columna. Barcelone,
1986. |